MondialNews.com : Enfants et écrans : les effets sont faibles et difficiles à détecter, par Franck Ramus
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Enfants et écrans : les effets sont faibles et difficiles à détecter, par Franck Ramus

Enfants et écrans : les effets sont faibles et difficiles à détecter, par Franck Ramus




Les discours anxiogènes sur l’exposition des enfants aux écrans s’abreuvent à deux principales sources : d’une part, des cliniciens qui reçoivent des enfants en retard de langage ou avec divers troubles, et qui constatent que leurs jeunes patients sont souvent très exposés aux écrans. D’autre part, des études observationnelles qui décrivent des associations statistiques entre le temps d’exposition aux écrans et divers indicateurs de développement cognitif. Le problème, c’est que ces sources ne permettent de tirer aucune conclusion fiable.En effet, les cliniciens ne voient pas les enfants exposés aux écrans et qui vont bien, et donc ne sont pas en mesure de faire des statistiques sur les effets de l’exposition. Les études observationnelles, elles, détectent des corrélations, mais corrélation n’est pas causalité. Il y a des facteurs confondants, comme le niveau de d’éducation des parents, qui a un effet à la fois sur le développement cognitif des enfants et sur leur exposition aux écrans, induisant ainsi une corrélation entre les deux. Par ailleurs, la corrélation pourrait aussi être due à un lien de causalité inverse, les enfants ayant des troubles développementaux étant plus attirés par les écrans. Comment donc y voir plus clair ?C’est là que des études comme celle récemment publiée sur la cohorte Elfe sont utiles. Elle porte sur 14 000 enfants suivis depuis la naissance, dont l’exposition aux écrans et le développement cognitif ont été mesurés de manière répétée. Comme les précédentes études, elle a constaté les corrélations négatives entre l’exposition aux écrans et les capacités cognitives des enfants. Mais, en appliquant des méthodes statistiques sophistiquées, elle permet de commencer à isoler les effets causaux des écrans sur les capacités cognitives, en s’abstrayant des facteurs de confusion et de la causalité inverse. Ce faisant, elle aboutit à des résultats beaucoup plus nuancés.Les effets causaux estimés des écrans sont beaucoup moins univoques que les corrélations uniformément négatives. Ces effets dépendent de l’âge et des mesures cognitives : certaines conséquences négatives sont confirmées mais sont faibles, beaucoup s’avèrent nulles, et on trouve même un résultat positif du temps d’écran sur le raisonnement conceptuel à 3 ans et demi. Globalement, cette étude montre que les effets des écrans sur l’enfant sont surtout faibles et difficiles à détecter, même avec un aussi grand effectif. Autrement dit, s’il y avait un effet délétère global et important des écrans sur l’enfant, il devrait se voir de manière beaucoup plus claire et sans ambigüité dans cette étude.L’exemple des repas familiauxOn peut comprendre la faiblesse de ces effets par le fait que le “temps d’exposition aux écrans” n’est pas un facteur homogène, il regroupe des contenus et des usages des écrans qui peuvent avoir un effet négatif sur l’enfant, et d’autres contenus et usages qui peuvent avoir un effet positif. Quand on analyse l’effet du temps total d’écran, on moyenne tous ces facteurs potentiellement contradictoires, et on aboutit à des effets proches de zéro. Ces résultats montrent que mettre bout à bout des temps d’exposition n’est en fait pas très pertinent.Il est donc important de s’intéresser, plus qu’au temps d’écran, aux contenus et aux usages précis. Justement, l’étude sur la cohorte Elfe analyse aussi l’effet d’un usage particulier, à savoir le fait de regarder la télévision pendant les repas familiaux. Cet effet est le plus clairement négatif, en tous cas jusqu’à 3 ans et demi (mais plus à 5 ans et demi). On peut comprendre cela par le fait que les repas familiaux sont un moment privilégié d’interactions verbales entre parents et enfants, et que dans ce contexte, la télévision se substitue à des interactions importantes pour le développement.Ces résultats sont compatibles avec l’idée que, dans les quelques résultats où l’exposition aux écrans semble avoir un effet négatif sur l’enfant, ce n’est pas nécessairement dû à une toxicité intrinsèque des écrans, c’est surtout dû au fait que l’écran se substitue à d’autres activités, qui, elles, auraient un effet positif sur le développement. Ces résultats nous invitent donc à focaliser notre attention, plutôt que sur les écrans eux-mêmes, sur les autres activités de l’enfant : est-il suffisamment exposé à des interactions sociales et verbales ? A-t-il une activité physique régulière ? Dort-il suffisamment ? Ce sont là les vrais enjeux d’un développement harmonieux.* Franck Ramus est directeur de recherche au CNRS, et co-auteur de l’étude publiée par l’Inserm ce mercredi 13 septembre



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Publish date : 2023-09-14 12:00:00

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Tags : L’Express

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