Ce pourrait être la quatrième hausse conséquente des prix de l’électricité en deux ans. Après une augmentation de 10 % au début du mois d’août, le rythme s’accélère et les Français pourraient encaisser une nouvelle explosion de leur facture de l’ordre de 10 à 20 % début 2024.La mauvaise nouvelle a été anticipée par Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ce jeudi 14 septembre, à l’approche de la réévaluation du tarif réglementé de l’électricité (TRV) prévue pour la nouvelle année. “C’est encore un peu tôt pour faire l’équation, il va falloir attendre de constater les prix fin 2023. Néanmoins on sera dans une zone de 10-20 % en gros”, a-t-elle estimé. Une possibilité pourtant “exclue” quelques heures plus tard par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a réagi à la proposition. La hausse réelle ne sera pas confirmée avant la fin de l’année, car la décision dépend du gouvernement. Mais la CRE a comme mission de calculer un tarif théorique, en fonction des prix du marché.Le bouclier tarifaire, qui avait contenu les hausses, va prendre finEn février 2023, la hausse avait été plafonnée à 15 % alors qu’elle atteignait 99 % d’augmentation sans l’aide du bouclier tarifaire, mis en place pour limiter l’effet de l’explosion du coût de l’énergie lié à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une protection qui a coûté environ 110 milliards d’euros à l’Etat entre 2021 et 2023.Au mois d’août, c’est la baisse du bouclier qui avait provoqué une hausse de 10 % des prix. La Commission de régulation de l’énergie indique ainsi que sans bouclier tarifaire, l’évolution théorique des tarifs réglementés au 1er août 2023 aurait été de +75 %. Au début de l’été, l’ancien ministre des Comptes publics Gabriel Attal – désormais à l’Education – avait néanmoins annoncé une disparition “progressive” mais complète du bouclier tarifaire d’ici la fin de l’année 2024, ce qui laisse penser à une nouvelle augmentation peut-être plus importante que les précédentes.Bruxelles veut lancer une réforme du marchéTous les fournisseurs d’énergie ne semblent pas avoir respecté la solidarité en cette période de crise énergétique. Début 2022, le gouvernement avait contraint EDF à vendre davantage d’électricité à des prix bas à ses concurrents, le mettant ainsi à contribution pour contenir la facture des particuliers et des entreprises. Une ristourne que trois fournisseurs alternatifs d’électricité semblent ne pas avoir répercutée sur leurs clients. Elmy Fourniture, Mint Energy et Sagiterre (qui commercialise l’électricité sous la marque “Chez Switch”) sont actuellement contrôlés par la Commission de régulation de l’énergie, qui envisage des sanctions si les garanties ne sont pas produites, a-t-elle annoncé ce jeudi.Bruxelles veut lancer une réforme du marchéÀ Bruxelles, le marché de l’électricité est également au centre de l’attention. En 2022, afin de protéger les entreprises et les consommateurs de la volatilité du marché de l’électricité et encourager les investissements dans les renouvelables et le nucléaire, le Parlement avait proposé d’accroître le recours aux contrats long terme pour les énergies décarbonées. Proposition validée ce jeudi par les eurodéputés, qui lancent les pourparlers avec les 27 pour une ambitieuse réforme du marché européen.Ils proposent notamment que tout soutien public à de nouveaux investissements dans l’électricité décarbonée se fasse via des “Contrats pour la différence” (CFD). Ces contrats à prix garantis par l’Etat obligent le producteur d’électricité à reverser les revenus engrangés si le cours quotidien sur le marché de gros est supérieur au prix garanti, mais perçoit une compensation dans le cas contraire. Les eurodéputés, eux, laissent la porte ouverte à des “systèmes de soutien équivalents”.
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Publish date : 2023-09-14 14:41:55
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Prix de l’électricité : se dirige-t-on vers une nouvelle hausse au début 2024 ?
