Le ciel s’obscurcit au-dessus des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces supports donnant accès à un parc d’immobilier (commerces, bureaux, cliniques, hôtels…) sont prisés pour leur simplicité et leur rendement. L’an dernier, elles ont distribué 4,53 % en moyenne.En temps ordinaires, les épargnants scrutent moins la valeur de part, laquelle peut pourtant évoluer à la hausse comme à la baisse. Mais le contexte actuel, marqué par une remontée des taux d’intérêt et une baisse des prix de l’immobilier, les invite à se montrer plus regardant. Dans sa “Cartographie 2023 des marchés et des risques”, l’Autorité des marchés financiers a d’ailleurs souligné la vulnérabilité des fonds immobiliers.C’est Laffitte Pierre, une SCPI de bureaux gérée par AEW, qui a enclenché le mouvement en réduisant son prix le 1er mars dernier. Cet été, deux poids lourds lui ont emboîté le pas : Amundi Immobilier (Edissimmo, Génépierre et Rivoli Avenir Patrimoine) et BNP Paribas REIM (sur Accimmo Pierre). D’autres ont suivi dont Perial AM, La Française REM et Primonial.Il faut savoir que le prix des SCPI est encadré par la réglementation : il doit être compris dans un couloir allant de plus 10 % à moins 10 % par rapport à la valeur de reconstitution de la SCPI. Cette dernière correspond à la valeur vénale du parc, augmentée des actifs financiers et des frais nécessaires pour racheter tous ses biens.Une dégringolade qui s’est accéléréeOr, les valeurs de reconstitution ont baissé fin 2022, de 1,12 % en moyenne selon l’observatoire des SCPI de Linxea. “Et encore : cette dévalorisation est un reflet optimiste de la réalité”, estime Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea. En effet, depuis le début de l’année, la dégringolade s’est accélérée. En outre, certains véhicules ont enregistré des décrochages bien plus violents. “Ceux qui connaissent les chutes les plus sévères sont souvent ceux qui paraissaient les mieux armés il y a quelques années, à savoir des SCPI importantes avec de grosses capitalisations, analyse Pierre Garin. La crise actuelle profite plutôt aux petites SCPI avec un parc récent et de la collecte à déployer.” Et le plus dur reste à venir… “Le plus gros de la correction va arriver fin 2023”, estime Paul Bourdois, cofondateur de France SCPI.En effet, d’autres produits se rapprochent de la barre des 10 % en deçà de leur prix qui leur imposerait d’ajuster ce dernier à la baisse (voir infographie). “Si le fait d’avoir un prix de part inférieur à la valeur de reconstitution ne doit pas être une source d’inquiétude dans l’absolu pour les épargnants, mieux vaut éviter d’acquérir ces produits actuellement”, recommande Paul Bourdois.De bonnes surprises ne sont pas à exclure pour autant. Ainsi quatre SCPI ont réévalué leur prix début juillet dernier : Aestiam Cap’Hébergimmo (Aestiam), Cœur de Régions (Sogenial Immobilier), Fair Invest (Norma Capital) et Kyaneos Pierre (Kyaneos AM). Et de nouvelles hausses pourraient se produire à l’approche de la fin de l’année, au fur et à mesure que le niveau d’atterrissage des prix de l’immobilier se précisera.
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Author : Aurélie Fardeau, Aurélie Fardeau
Publish date : 2023-10-02 03:32:56
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Placements : les SCPI malmenées
