Figure majeure du cinéma américain indépendant dont il a été l’un des artisans les plus prolixes, le cinéaste Roger Corman est décédé jeudi 9 mai 2024 à son domicile de Santa Monica, en Californie, à l’âge de 98 ans.
Auréolé d’un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2015, Roger Corman était connu pour la modicité des budgets alloués à ses films indépendants, la vaste diversité de son œuvre prolifique (comprenant des westerns, des films noirs, des films d’horreur, de science-fiction, et même de rock’n’roll…), ainsi que son talent à dénicher les plus éminentes figures du cinéma. Sans lui, le Nouvel Hollywood n’aurait pas eu le même visage. De Peter Bogdanovitch à Francis Ford Coppola, de Martin Scorsese à Joe Dante, de Peter Fonda à James Cameron, nombreux·ses sont les réalisateur·ices et comédien·nes qui ont envers lui une dette de gratitude.
Roi de la série B
D’abord destiné à une carrière d’ingénieur industriel, Roger Corman parvient à rentrer dans l’industrie du cinéma grâce à son frère, agent. Rejoignant d’abord la 20th Century Fox en tant que coursier, le jeune apprenti cinéaste grimpe peu à peu les marches de l’immense maison de production hollywoodienne et gagne son indépendance.
S’il refusait l’appellation de roi de la série B, qui lui a collé à la peau tout au long de sa carrière, force est de constater que Roger Corman avait entrepris de bâtir en marge d’Hollywood un écosystème cinématographique fait de bric et de broc, qui ne recule devant aucun genre et se voulant être le témoin de la pop culture américaine.
En tant que producteur, son catalogue pléthorique abonde de films tournés avec des budget ultra-serrés allant jusqu’au système D, parfois composés d’œuvres préexistantes rachetées à une modique somme, puis remontées par des apprentis réalisateurs. Également importateur, aux États-Unis, d’une cinématographie d’auteur·ices de qualité via sa compagnie New World (Truffaut, Bergman, Fellini…), Roger Corman a été l’auteur d’une cinquantaine de films. Parmi les plus mémorables, figurent Mitraillette Kelly (1958), La Petite Boutique des horreurs (1960), le cycle qu’il a consacré à des adaptations de l’œuvre d’Edgar Allan Poe, Les Anges sauvages (1966), The Trip (1967), Bloody Mama (1970), Le Baron rouge (1971) et La Résurrection de Frankenstein (1990).
Il a publié ses mémoires en 1990, traduits en français sous le titre Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime (Capricci, 2018).
Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/roger-corman-pape-de-la-serie-b-a-tire-sa-reverence-617824-13-05-2024/
Author : Arnaud Combe
Publish date : 2024-05-13 10:46:56
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.