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Les Inrocks

Roger Corman, pape de la série B, a tiré sa révérence

Roger Corman, pape de la série B, a tiré sa révérence



Figure majeure du cinéma américain indépendant dont il a été l’un des artisans les plus prolixes, le cinéaste Roger Corman est décédé jeudi 9 mai 2024 à son domicile de Santa Monica, en Californie, à l’âge de 98 ans.

Auréolé d’un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2015, Roger Corman était connu pour la modicité des budgets alloués à ses films indépendants, la vaste diversité de son œuvre prolifique (comprenant des westerns, des films noirs, des films d’horreur, de science-fiction, et même de rock’n’roll…), ainsi que son talent à dénicher les plus éminentes figures du cinéma. Sans lui, le Nouvel Hollywood n’aurait pas eu le même visage. De Peter Bogdanovitch à Francis Ford Coppola, de Martin Scorsese à Joe Dante, de Peter Fonda à James Cameron, nombreux·ses sont les réalisateur·ices et comédien·nes qui ont envers lui une dette de gratitude.

Roi de la série B

D’abord destiné à une carrière d’ingénieur industriel, Roger Corman parvient à rentrer dans l’industrie du cinéma grâce à son frère, agent. Rejoignant d’abord la 20th Century Fox en tant que coursier, le jeune apprenti cinéaste grimpe peu à peu les marches de l’immense maison de production hollywoodienne et gagne son indépendance.

S’il refusait l’appellation de roi de la série B, qui lui a collé à la peau tout au long de sa carrière, force est de constater que Roger Corman avait entrepris de bâtir en marge d’Hollywood un écosystème cinématographique fait de bric et de broc, qui ne recule devant aucun genre et se voulant être le témoin de la pop culture américaine.

En tant que producteur, son catalogue pléthorique abonde de films tournés avec des budget ultra-serrés allant jusqu’au système D, parfois composés d’œuvres préexistantes rachetées à une modique somme, puis remontées par des apprentis réalisateurs. Également importateur, aux États-Unis, d’une cinématographie d’auteur·ices de qualité via sa compagnie New World (Truffaut, Bergman, Fellini…), Roger Corman a été l’auteur d’une cinquantaine de films. Parmi les plus mémorables, figurent Mitraillette Kelly (1958), La Petite Boutique des horreurs (1960), le cycle qu’il a consacré à des adaptations de l’œuvre d’Edgar Allan Poe, Les Anges sauvages (1966), The Trip (1967), Bloody Mama (1970), Le Baron rouge (1971) et La Résurrection de Frankenstein (1990).

Il a publié ses mémoires en 1990, traduits en français sous le titre Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime (Capricci, 2018).



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/roger-corman-pape-de-la-serie-b-a-tire-sa-reverence-617824-13-05-2024/

Author : Arnaud Combe

Publish date : 2024-05-13 10:46:56

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Beth Gibbons est de retour : on en avait rêvé…

Beth Gibbons est de retour : on en avait rêvé…



Il faudrait d’abord oublier que Lives Outgrown est un événement. Oublier que Portishead, peut-être l’un des groupes les plus significatifs des années 1990, n’a sorti que deux albums studio dans ladite décennie, suivi d’un tardif monument en 2008, Third. Oublier que sa figure de proue Beth Gibbons n’avait entre-temps publié sous son nom qu’Out of Season (2002), en duo avec Paul Webb, alias Rustin Man (l’ex-bassiste de Talk Talk), oublier que cet album esseulé était un chef-d’œuvre.
Oublier les concerts, les frissons, la cigarette rituelle allumée dans la fosse, ce mélange de réserve et d’intensité devenu indélébile avec seulement une poignée de chansons pour en maintenir le brûlant souvenir, rougeoyant comme le bout du mégot, fragile comme la cendre qui s’en effrite. Prendre Lives Outgrown comme un disque neuf, au présent.
Une ronde derviche et une pensée pour Radiohead
L’inaugural Tell Me Who You Are Today – qui dès son titre, d’un même geste, nous implique et fait table rase – nous facilite la tâche : cet esprit de confidence ne nous quittera plus jusqu’à la fin des dix morceaux, fruits d’autant d’années de travail. L’album se veut une réflexion sur le temps, comme l’avait été le Clockdust de son ex-comparse Rustin Man en 2020 – autour des “longues existences où s’accumulent les souvenirs”, disait-il alors.
Pour preuve, entre autres, la bien nommée Oceans et sa traversée des émotions par un cœur “usé et épuisé”. Moins cuivré qu’Out of Season, Lives Outgrown fait lui aussi appel à un ancien Talk Talk en la personne de Lee Harris à la batterie, apportant au disque ses palpitations organiques.
Harris cosigne certains titres comme Burden of Life, qui évoque au passage le meilleur de l’autre groupe en -head ayant surplombé les nineties, tout en ravivant quelque chose de Bang Bang (My Baby Shot Me Down) de Nancy Sinatra. Plus loin, la ronde derviche de Rewind accentue les effets hypnotiques d’un songwriting subtilement obsédant, comme les hallucinations bollywoodiennes dévoyées des sidérants Reaching Out et Beyond the Sun.
Voix d’enfants et meubles qui grincent
Outre des oiseaux, qu’on entendait déjà en ouverture d’Out of Season, Beth Gibbons ajoute des éléments dans le mixage qui rapprochent son disque de l’immense I Inside the Old Year Dying (2023) de PJ Harvey, accouchant de morceaux qui se tissent à la matière même du monde humain, voix d’enfants et meubles qui grincent. Les cordes, tout sauf ornementales, se font tantôt cœur battant, tantôt virus insidieux, et le chant déploie un sens assez cohenien de la mélodie discrètement menaçante.
Comme elle l’avait montré aux côtés de Krzysztof Penderecki en 2019 lors d’un nouvel enregistrement de la Troisième Symphonie d’Henryk Górecki, Beth Gibbons peut ouvrir des univers entiers dans la moindre modulation de sa voix. Sous le talent pop de la production confiée à James Ford, Lives Outgrown approche en douceur mais attrape par le col : “Hey you”, nous interpelle un grandiose Lost Changes au finale morriconien ; “Come over here” nous alpague le morceau d’ouverture… Difficile de lancer un tel disque sans être happé·es par une écoute intégrale : Beth Gibbons nous vole peut-être un moment de notre vie, mais pour nous le rendre au centuple.
Lives Outgrown (Domino/Sony Music). Sortie le 17 mai. En concert à la Salle Pleyel, Paris, le 27 mai, à la Bourse du Travail, Lyon, le 31.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/beth-gibbons-est-de-retour-on-en-avait-reve-616820-13-05-2024/

Author : Rémi Boiteux

Publish date : 2024-05-13 06:00:00

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Ta-Nehisi Coates : “Le suprémacisme blanc est à la base de tout en Amérique”

Ta-Nehisi Coates : “Le suprémacisme blanc est à la base de tout en Amérique”



“L’anéantissement du corps noir est une tradition qui fait partie de l’héritage national”, écriviez-vous il y a dix ans dans votre texte Entre le monde et moi [publié en France en 2016 sous le titre Une colère noire]. Croyez-vous que l’Amérique ne pourra jamais mettre fin à cette violence systémique ?

Ta-Nehisi Coates — Nous vivons dans un pays où l’histoire de l’esclavage est plus ancienne que celle du pays lui-même. Or, qu’est-ce que l’esclavage, si ce n’est la domination du corps de l’autre ? En Amérique, cette domination est structurelle. Elle ne s’exprime pas qu’à travers le travail ; elle s’affirme par les abus sexuels. L’agression sexuelle des femmes noires est inscrite dans le corps de chaque Afro-Américain qui a des ancêtres esclaves. Notre histoire est rythmée par des lynchages à répétition. Si un homme noir regarde une femme blanche d’une manière trop insistante par exemple, il peut être tué. Pensez aussi à Medgar Evers, à Martin Luther King, à tous les défenseurs des droits civiques tués par des suprémacistes blancs dans les années 1960. Jusqu’à George Floyd, torturé à mort par la police le 25 mai 2020 à Minneapolis. On a assisté après ce meurtre par le policier Derek Chauvin au plus grand mouvement de protestation de l’histoire récente aux États-Unis ; mais cette protestation vient de loin.

Croyez-vous encore dans la possibilité d’une Amérique post-raciale ?

Le suprémacisme blanc reste très fort. Il est à la base de tout. On peut tenter une comparaison avec l’Europe, où l’antisémitisme est enraciné. Y aura-t-il un jour une fin de l’antisémitisme en Europe ? Je ne le pense pas, en dépit du fait qu’il est évidemment puni par les lois. Comme l’antisémitisme en Europe, le suprémacisme blanc reste très difficile à ébranler en Amérique, tant il y est ancré.

Quel héritage Joe Biden laissera-t-il, à votre avis, dans la société américaine ?

Je pense que, malheureusement, son héritage est en train de s’effondrer à Gaza en ce moment même. Tout ce qu’il a pu faire de bien dans le pays ne pèse plus aux yeux des Américains qui lui reprochent son soutien à Benyamin Netanyahou dans son offensive contre Gaza. Beaucoup d’électeurs de la gauche américaine sont déçus. Les jeunes, notamment parmi les musulmans et les Afro-Américains, sont en train de lâcher Biden. L’idée que la seule façon de répondre au massacre du 7 octobre soit de tuer 25 000 personnes est insensée ; le soutien et le financement de l’administration Biden à ce massacre sont scandaleux. Nous allons payer très cher et pendant longtemps notre soutien à Netanyahou. Joe Biden risque vraiment de perdre l’élection de novembre prochain pour cela.

Si Trump gagne en novembre, qu’est-ce que cela signifierait pour l’Amérique ?

La démocratie sera menacée à tous les niveaux. Imaginez qu’une figure politique ayant essayé de provoquer un renversement violent du gouvernement avec l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 puisse revenir au pouvoir ! C’est dire combien le respect de la démocratie ne serait pas un souci pour nombre d’électeurs américains. Il y aura des conséquences terribles.

Comment comprendre que tant d’Américain·es soutiennent Trump ?

Vous savez, l’Amérique n’a pas une très longue histoire en tant que démocratie. Elle pense que c’est le cas, mais c’est faux. Elle n’a pas vraiment été une vraie démocratie avant les années 1960. La plupart des membres de ma famille qui vivaient dans le Sud ne pouvaient pas voter, tout comme une grande partie de la population, en raison de sa couleur. Il faudra quand même attendre 1965, année de l’adoption de la loi sur le droit de vote pour que tous les électeurs noirs puissent enfin exercer leurs droits démocratiques. Je ne sais donc pas comment on peut parler de démocratie. Les Américains les plus âgés sont nés dans un pays pré-démocratique. Il n’est donc pas surprenant qu’ils soutiennent quelqu’un qui cherche à renverser la démocratie. Ce n’est pas un concept sacré pour eux. Ils ne veulent la démocratie que pour eux-mêmes, qu’entre eux.

Pensez-vous qu’une personnalité nouvelle dans le paysage de la gauche américaine, comme Alexandria Ocasio-Cortez, pourrait un jour devenir présidente ?

C’est difficile à dire. C’est vrai qu’elle est l’un des nouveaux visages de la gauche radicale américaine, très écoutée chez les jeunes notamment, qui sont plus ouverts aux idées progressistes. Mais elle est aussi très contestée par un puissant mouvement “anti-woke”.

Comment comprenez-vous que beaucoup d’artistes noir·es, de Pharrell Williams à Beyoncé, s’intéressent aujourd’hui à la country, associée dans l’imaginaire à la culture des Blanc·hes ?

Je pense que les artistes afro-américains revendiquent la figure du cowboy pour rappeler une histoire invisibilisée des États-Unis. Ils reviennent simplement à une situation factuelle, aux racines oubliées. Vous savez, c’est un pays où il n’y a pas de musique country sans musique noire. Le blues est à la base de la country. Ce qu’ils disent, c’est que si vous occultez la musique noire de la musique populaire américaine, de la country en particulier, il reste très peu de chose. On est souvent surpris lorsque les Noirs reprennent des formes de musique codées comme blanches, mais on s’étonne moins lorsque les Blancs reprennent des formes de musique dites noires. Cette asymétrie est quand même étrange.

Comment analysez-vous la persistance du racisme, alors que la culture noire sous toutes ses formes s’est largement ancrée dans le paysage social ?

Une partie des Blancs, en particulier les hommes blancs hétérosexuels, qui regardent le monde culturel et politique américain, comprennent qu’ils n’occupent plus seuls tous les lieux de pouvoir importants. Or ils n’aiment pas ça. Prenons le sport. Ces dernières années, nos plus grands quarterbacks du Super Bowl, nos meilleures joueuses de tennis, notre meilleure gymnaste… sont des personnes noires. Certains diraient que beaucoup de nos grands acteurs sont noirs. Nous vivons évidemment dans l’ombre d’un président noir. Nous avons actuellement une vice-présidente noire. La présidente de Harvard était, jusque très récemment, une femme noire. Ce que tout cela signifie, c’est que, dans un pays où toutes ces places étaient auparavant occupées par des hommes blancs, les Noirs ont pris leur place. Et il y a des gens pour qui c’est vraiment important de laisser aux Blancs le monopole de leur puissance. On assiste donc aujourd’hui à un retour de bâton : ceux qui veulent retrouver l’Amérique blanche.

Entre le monde et moi – Lettre à mon fils de Ta-Nehisi Coates (Autrement), traduit de l’anglais (États-Unis) par Karine Lalechère, 208 p., 19 €. En librairie.



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/ta-nehisi-coates-le-supremacisme-blanc-est-a-la-base-de-tout-en-amerique-616481-12-05-2024/

Author : Jean-Marie Durand

Publish date : 2024-05-12 17:00:00

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Quand les stars et les marques réinvestissent le livre

Quand les stars et les marques réinvestissent le livre



Entre un post promotionnel pour son nouvel album et un selfie avec un cheval, Dua Lipa intègre ses coups de cœur littéraires à la narration Instagram de son quotidien de pop star. Dernièrement, elle partageait avec ses 88 millions d’abonné·es la découverte du best-seller Pleurer au supermarché, récit autobiographique de l’Américano-Coréenne Michelle Zauner. Plus qu’une simple publication aléatoire, l’ouvrage fait partie intégrante du programme Service 95, la newsletter mêlant littérature, gastronomie et mode lancée par Dua Lipa en février 2022. Elle est loin d’être la seule it-girl bibliophile : la mannequin Kaia Gerber, égérie Celine, dévoile dans son club Library Science ses titres favoris de Françoise Sagan ou Joan Didion. Et orchestre un InstaLive avec la traductrice américaine de Marguerite Duras : pour la fille de Cindy Crawford, nul doute que “lire, c’est sexy”.

Vive le papier !

Cette réinvention plurielle des codes de la critique littéraire, mêlant sérieux, direction artistique aiguisée, et dose de pop, est devenue une sémiotique commune pour les utilisateur·rices anonymes de TikTok. En 13 secondes, des adolescent·es digital natives partagent leurs coups de cœur papier, qu’ils et elles estampillent du hashtag Booktok comptabilisant plus de 200 000 milliards de vues, devenant la tendance la plus virale de la plateforme, fin 2023. Dans le monde de la mode, la littérature est omniprésente : défilés entre les livres chez Alaïa ou Celine, écrivains de la Beat Generation comme inspiration chez Kim Jones pour Dior ou Bret Easton Ellis au cœur d’une collection pour Louis Gabriel Nouchi. Mais les liens dépassent la cadre de la confection de collections. Les maisons se muent désormais en néoclub littéraire, à l’instar de la maison Chanel qui propose un programme autour de l’émancipation féminine.

Fidèle à l’héritage de Gabrielle Chanel, proche d’écrivaines comme Colette, Virginie Viard lançait en janvier 2021 les Rendez-vous littéraires rue Cambon, animés par Charlotte Casiraghi, fille de princesse et licenciée en philosophie. La dernière édition en date, ayant eu lieu dans la libraire du 7L, était consacrée à l’œuvre de Rachel Cusk, qui prend pour thèmes la maternité et la structure romanesque comme exploration de l’intime. “Ces propositions témoignent de l’élévation culturelle de la mode, qui au passage, intègre des questionnements sociaux. C’est également un procédé de différenciation à l’intérieur du champ, valable pour les marques ayant une profondeur historique”, note Jamil Dakhlia, professeur en sociologie des médias.

Pour autant, cette quête de légitimité ne se départit pas d’une volonté de rendre la lecture accessible. On le devine dans le catalogue éclectique mêlant beaux livres, fanzines rares et magazines contemporains curaté par Anthony Vaccarello pour Saint Laurent à travers le projet Saint Laurent Babylone. Nouvelle destination culturelle, le lieu logé rive gauche se dote de larges fauteuils moelleux où s’installer pour consulter des ouvrages tout en écoutant des vinyles.

“Tout Saint-Germain-des-Prés, où les librairies et l’esprit des librairies avaient disparu, remplacés par des boutiques de mode, revient aujourd’hui à l’idée du livre. C’est quand même cocasse. Pour autant, je trouve que c’est bien fait”, confie Sophie Fontanel, elle-même écrivaine et journaliste mode. Cette dernière se souvient de la boutique de Sonia Rykiel et de sa fille Nathalie où les piles de romans atteignaient le plafond, mais aussi du concept store Colette (1997-2017) cofondé par Sarah Andelman et sa mère où les livres se mêlaient à des sélections d’eaux minérales et de pièces de mode.

En mars 2023, Andelman envahit les murs du Bon Marché avec l’exposition Mise en page, qui célèbre l’intarissable source d’inspiration que sont les livres. “Elle ose mélanger quelque chose de gadget à la profondeur de la littérature. Elle arrive à respecter les deux à la fois. Et je crois réellement qu’elle est en train d’ouvrir une voie. Une littérature qui ne ferait absolument pas peur – je ne parle pas du contenu des livres ; et qui se fondrait dans la vie courante”, analyse Sophie Fontanel. Loin de le célébrer uniquement comme un objet esthétique, la mode comme les cultures numériques envisagent le livre comme un porteur d’ailleurs, et de savoir en résistance. 



Source link : https://www.lesinrocks.com/ou-est-le-cool/quand-les-stars-et-les-marques-reinvestissent-le-livre-616652-12-05-2024/

Author : Manon Renault

Publish date : 2024-05-12 06:00:00

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Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné à cinq ans de prison

Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné à cinq ans de prison



Le célèbre cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, dont son nouveau film The Seed of the Sacred Fig (La Graine de la figue sacrée) figure en compétition officielle du Festival de Cannes cette année, a été condamné à huit années d’emprisonnement, dont cinq applicables à la suite du verdict rendu par un tribunal iranien. Comme l’a annoncé son avocat, Me Babak Paknia, dans des messages postés sur X, le réalisateur plusieurs fois primé dans des festivals internationaux a également été condamné à subir la flagellation, à une amende et à la confiscation de ses biens. 

Les autorités iraniennes, qui ne cessent d’exercer une répression de plus en plus féroce dans le pays, l’accusent de “collusion contre la sécurité nationale”, après la prise de position du cinéaste contre la corruption en Iran. Le 30 avril, Me Babak Paknia a affirmé que les autorités avaient convoqué des membres de l’équipe du film pour les interroger et leur faire subir des pressions pour inciter le cinéaste et sa production à retirer le film de toute compétition internationale.

Un cinéaste engagé

Ce n’est pas la première fois que le cinéaste est rappelé à l’ordre. Cette condamnation intervient deux ans après son arrestation pour avoir encouragé des manifestations déclenchées après l’effondrement d’un immeuble ayant fait plus de 40 morts en mai dans le sud-ouest de l’Iran.

Emprisonné jusqu’en janvier 2023, avant d’être libéré à titre temporaire pour raisons de santé, Rasoulof a été ensuite frappé par une interdiction de voyager par les autorités iraniennes l’empêchant de participer au Festival de Cannes 2023, où il a été nommé membre du jury de la section Un certain regard. 



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/le-cineaste-iranien-mohammad-rasoulof-condamne-a-cinq-ans-de-prison-617737-10-05-2024/

Author : Arnaud Combe

Publish date : 2024-05-10 10:38:24

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Matzneff, Duras, Nabokov… : Bernard Pivot en 5 moments clés d’“Apostrophes”

Matzneff, Duras, Nabokov… : Bernard Pivot en 5 moments clés d’“Apostrophes”



1975 : Nabokov met les points sur les i

C’est certainement l’un des faits d’armes les plus importants de la carrière de Bernard Pivot : avoir réussi à faire venir Vladimir Nabokov sur le plateau d’Apostrophes. L’occasion pour l’auteur de Lolita de notamment revenir sur la réception de cet ouvrage mythique, en particulier lorsque Bernard Pivot a le malheur de qualifier le personnage de “jeune fille perverse”. À cela, Nabokov assène une réponse catégorique : “Lolita n’est pas une jeune fille perverse. C’est une pauvre enfant que l’on débauche et dont les sens ne s’éveillent jamais, sous les caresses de l’immonde monsieur Humbert.” Moment gênant pour Pivot peut-être, mais ô combien important quand l’on voit ce que les médias et le temps ont fait au personnage de Lolita, diabolisée et tenue responsable des abus que son beau-père commettait sur elle. Ou remettre les pendules à l’heure avec classe et fermeté.

1976 : Mohamed Ali sur le ring

Venu en France faire la promotion de son livre I Am King, le boxeur américain Mohamed Ali essuie, sur le plateau d’Apostrophes, quelques réflexions quant à son attitude de boxeur, comparée à celle d’un “fanfaron” ou d’un “clown”. “Cette fanfaronnade gêne les Blancs plus que les Noirs”, répond-il alors avant de se lancer dans un discours puissant sur le racisme et le sentiment de revanche que son livre lui a prodigué.

1978 : Charles Bukowski, de l’alcool, et la porte de sortie

La scène, lunaire, a lieu en 1975. Bernard Pivot reçoit l’écrivain américain et autour notamment de Journal d’un vieux dégueulasse, Charles Bukowski. Ce dernier, qui laisse d’abord entendre d’imperceptibles mots tandis que le reste du plateau est trop occupé à l’ignorer, se lève soudainement. À n’en pas douter ivre, Bukowski se fait gentiment escorter vers la sortie et articule avec difficulté un au revoir général. Pivot commente le spectacle avec humour : “Finalement, il ne tient pas très bien la bouteille cet écrivain américain ?” La seconde d’après, les invités peuvent reprendre tranquillement leur discussion franchement sexiste sur les femmes et leurs défauts. Tout revient à la normale.

1984 : Duras en grâce

Entre les moments de rires et d’engueulades, Apostrophes était aussi le lieu où des instants de pure poésie pouvaient voir le jour. Ce fut le cas en 1984, lorsque Marguerite Duras vint présenter son nouvel ouvrage, L’Amant, quelques mois avant qu’il ne reçoive le prix Goncourt. L’écrivaine-réalisatrice, plus apaisée que jamais, a alors l’occasion de s’épandre sur son rapport décomplexé à l’écriture : “L’écriture courante que je cherchais depuis si longtemps, je l’ai atteinte. Une écriture presque distraite, qui court, plus pressée d’attraper des choses que de les dire.” Des minutes suspendues et transpercées par les mots d’une génie sans pareil.

1990 : Victoire par KO de Bombardier face à Matzneff

Si la carrière de Bernard Pivot est aussi jonchée de maladresses ou de séquences proprement scandaleuses, qui appartiennent plus que jamais à leur époque, on ne peut faire fi de la suivante : en 1990, le présentateur reçoit dans son émission l’écrivain Gabriel Matzneff. Aujourd’hui accusé de viol sur mineur, notamment par Vanessa Springora, ce dernier vient alors faire la promotion de ses textes où il narre ses “ébats” avec des adolescent·es. Reçu comme un véritable roi “spécialisé dans les lycéennes” par le présentateur, qui le qualifie avec amusement de “collectionneur de minettes”, Matzneff peut dérouler sa rhétorique misogyne comme bon lui semble. C’est sans compter sur l’intervention pleine de bon sens de l’autrice québécoise Denise Bombardier, présente sur le plateau et outrée par les propos tenus face à elle.



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/matzneff-duras-nabokov-bernard-pivot-en-5-moments-cles-dapostrophes-617725-10-05-2024/

Author : Jolan Maffi

Publish date : 2024-05-10 12:38:30

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Aux origines de QAnon, ces complotistes d’extrême droite dragués par Donald Trump

Aux origines de QAnon, ces complotistes d’extrême droite dragués par Donald Trump



Le monde serait dirigé en secret par une cabale sataniste et pédophile dont les figures de proue seraient notamment Joe Biden, Hillary Clinton, Bill Gates, George Soros ou encore Tom Hanks. Des élu·es démocrates, des élites d’Hollywood et leurs “allié·es juif·ves” exploiteraient des enfants qu’il·elles abuseraient sexuellement et dont il·elles extrairaient le sang pour en faire un élixir de jouvence, selon des thèses antisémites remontant au Moyen Âge. Ce fameux adrénochrome, prélevé lors d’abus rituels sataniques, permettrait à Biden de se maintenir en forme. Gérard Fauré, un personnage qui se présente comme un “ancien dealer du Tout-Paris”, affirmait l’année dernière dans TPMP sur C8 qu’il circulerait aussi en France, dans les soirées de Pierre Palmade.
Bienvenue dans l’imaginaire délirant de QAnon, cette mouvance née dans les cercles radicaux de l’extrême droite américaine en 2016. Des États-Unis au reste du monde, les thèses complotistes de Q, comme on l’appelle aussi, infusent des franges toujours plus larges de la société. Des élu·es républicain·es de premier rang comme la sénatrice Marjorie Taylor Greene s’en revendiquent ouvertement.
Même Donald Trump, autrefois mal à l’aise avec ces théories délirantes, leur fait désormais des clins d’œil quand il ne les endosse pas explicitement. Il a notamment partagé sur son réseau Truth Social une photo retouchée de lui-même portant un “Q” au revers de son veston en 2022. Sous le pin’s de la photo, le slogan de QAnon, “La tempête arrive” (The Storm Is Coming), allusion à la “bataille ultime” des forces du Bien contre le Mal. Selon elles·eux, celle-ci aura lieu bientôt, aux États-Unis. Vous devriez vous y préparer et vous munir d’armes pour rejoindre le combat, l’heure venue.
Le retour du “pizzagate”
Si les réseaux sociaux avaient banni ces idées nauséabondes en 2022, Elon Musk leur a rouvert les portes de Twitter, désormais X, en restaurant les comptes d’influenceur·ses QAnon tel Michael Flynn, ancien conseiller du président Trump. Le patron de Tesla fait aussi partie de ceux et celles qui ont appelé à la libération de Jacob Chansley, le “Q Shaman” qui s’était fait photographier avec le drapeau américain peint sur le visage et des cornes le 6 janvier 2021, lors de l’assaut du Capitole.
Sur son compte X aux 180 millions d’abonné·es, il redonne même une seconde vie au “pizzagate”, cette théorie selon laquelle des gosses seraient enchaîné·es et abusé·es, caché·es sous une pizzeria à Washington, où le directeur de campagne d’Hillary Clinton avait ses habitudes. Edgar Maddison Welch y débarqua le 4 décembre 2016, fusil automatique en main, afin de libérer les enfants, avant d’être arrêté par le FBI.
D’après une étude publiée l’année dernière par le Public Religion Research Institute, l’observatoire de l’évolution de la pensée religieuse aux États-Unis, 25 % des Américain·es croient en l’existence d’une élite mondiale pédosataniste. Une popularité d’autant plus inquiétante que certain·es de ces crédules se considèrent comme des combattant·es et sont prêt·es à prendre les armes si leur messie Trump se voyait, comme en 2020, “voler” la prochaine élection. Plus d’une trentaine d’actes violents, outre-Atlantique comme ailleurs, sont associés à la mouvance ou revendiqués par ses adeptes depuis 2016. On citera entre autres plusieurs fusillades, l’attaque d’un centre de vaccination à Tokyo, des tentatives de kidnapping de figures politiques, comme le président canadien Justin Trudeau ou l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
Un véritable Q culte
À ce jour, personne n’a pu identifier l’initiateur du mouvement, le mystérieux Q anonyme, dont les messages cryptiques ont forgé la légende et donné son nom à QAnon. Dans ses premiers messages, postés à partir du 28 octobre 2017 sur le forum de discussion anglophone 4chan, Q se présente comme un haut fonctionnaire américain ayant accès à des données ultra-confidentielles. Il a pour mission d’aider le président Trump en informant le public du sens véritable de son élection : stopper le réseau secret et “l’État profond” (deep state).
Une fascination et un véritable culte se forgent bientôt autour de Q. Ses fans fantasment sur la véritable identité du “lanceur d’alerte”. Certain·es remarquent que le Q correspond à un haut niveau d’habilitation défini par le département de l’Énergie américain pour avoir accès à des documents classés secret défense. Une autre piste se dessine début 2018, lorsque le sociologue Florian Cramer envoie à ses ami·es du collectif Luther Blissett une enquête parue dans Vice sur QAnon, avec ce commentaire : “Apparemment, quelqu’un a pris votre livre et en a fait une théorie du complot pour l’alt-right.”
Le Luther Blissett Project (LBP) est un pseudonyme sous lequel, durant les années 1990, des centaines d’artivistes et artistes du monde entier ont monté des canulars médiatiques, farces et interventions artistiques. Empruntant son nom à un footballeur anglais, le LBP se définit sur son site web (lutherblissett.net) comme “un exercice d’anonymat, de créativité de groupe et d’introduction des idéaux de gauche dans le courant de pensée dominant”.
Parmi ses canulars notoires, on citera entre autres la pratique du football à trois équipes, le vernissage de l’exposition des peintures abstraites de Loota, la femelle chimpanzé sauvée des mains de scientifiques sadiques à la Biennale de Venise de 1995, annulée la veille de son ouverture. Ou encore l’exposition d’œuvres puis l’arrestation par le régime de Milošević d’un artiste dissident serbe qui n’a jamais existé, Darko Maver. Si le LBP s’est fait hara-kiri en 1999, certain·es de ses membres ont poursuivi leurs activités au sein d’une nouvelle entité anonyme, Wu Ming. Les idées, principes et la philosophie potache du LBP et de son successeur semblent aux antipodes de la mouvance d’extrême droite QAnon.
Fantasmes sataniques
Sauf si l’on remonte au dernier fait d’armes du LBP, un roman devenu un best-seller publié dans le monde entier, Q, traduit en français sous le titre L’Œil de Carafa (Seuil, 2001). Le roman raconte le voyage d’un jeune révolutionnaire à travers l’Europe du Nord au XVIe siècle. Ce héros, qui opère sous plusieurs noms, incite les chrétiens anabaptistes à se révolter. Un agent papiste, sous le nom de code Q, le poursuit pour saborder ses tentatives d’insurrection en répandant de fausses informations visant à semer la discorde parmi les paysans rebelles, les hérétiques et les anabaptistes.
“Prenez maintenant l’histoire de QAnon, explique Wu Ming 1, co-créateur du collectif, dans son essai Q comme qomplot : comment les fantasmes de complot défendent le système (Lux Éditeur, 2022). Un héros anonyme qui se fait appeler Q affirme avoir accès à des informations ultra-confidentielles des plus hautes sphères du gouvernement américain. Agissant dans l’ombre pour le président Trump, il a comme mission d’informer le peuple, afin de le préparer à la bataille finale entre le Bien et le Mal, ‘la tempête’, dans le vocabulaire QAnon. C’est exactement notre scénario ! Non seulement Q semblait citer des pans entiers de notre livre, poursuit Wu Ming 1, mais il redonnait vie aux fantasmes sur le satanisme et la pédophilie que nous avions étudiés et contestés à l’époque de Luther Blissett.”
À commencer par leur plus grand canular médiatique, ces prétendues messes noires qui se seraient déroulées dans les environs de Viterbe, près de Rome, au milieu des années 1990. Choqué·es par l’emprisonnement d’un certain Marco Dimitri, accusé à tort de viols sur mineur·es lors de rituels satanistes dans un climat de chasse aux sorcières, les membres de Luther Blissett vont mener en bateau les grands médias. Reprenant les arguments à charge contre l’accusé, ils et elles conçoivent des vidéos mettant en scène des rituels sataniques. Ces images sont envoyées à plusieurs rédactions, accompagné d’un message anonyme alertant sur l’existence de cérémonies démoniaques. Plusieurs journaux reprennent l’information, avant que le LBP dévoile le pot aux roses et révèle la supercherie. Son procès sera dès lors révisé, et Marco Dimitri libéré et indemnisé pour avoir passé quatorze mois en prison.
Q joue sur les peurs paniques et l’emballement médiatique dès qu’on évoque la pédophilie, le satanisme ou toute forme de complot fomenté en haut lieu.
Pendant trois ans, Wu Ming 1 a étudié et démonté les rouages de QAnon. On sent dans sa fascination/répulsion pour le mouvement né sur 4chan le sentiment de l’inventeur du golem ou de Frankenstein face à sa créature qui lui échappe. Q joue sur les peurs paniques et l’emballement médiatique dès qu’on évoque la pédophilie, le satanisme ou toute forme de complot fomenté en haut lieu. L’auteur rappelle aussi le principe fondamental de toutes les opérations de Luther Blissett, la phase de révélation du canular (debunk en anglais), censée apprendre au grand public à se méfier des médias de masse et à aiguiser son sens critique.
Sauf qu’à l’heure des infox, le procédé ne fonctionne plus. Il est désormais devenu quasiment impossible de stopper les rumeurs les plus folles qui circulent sur la toile. Et le succès planétaire de QAnon, qui se nourrit de mensonges et de délires paranoïaques, le démontre. Les Wu Ming se sont d’ailleurs longtemps demandé si Q ne serait pas lui-même un canular au départ. Le compte original a cessé de poster dès l’hiver 2018. Il aurait voulu se moquer de l’alt-right puis aurait préféré disparaître, face au monstre qu’il aurait créé à son corps défendant. Là aussi toutefois, les ancien·nes de Luther Blissett, passé·es maîtres dans la création d’identités fictives, pourraient s’interroger sur leur responsabilité.
Le vrai est un moment du faux
L’écrivain britannique Stewart Home a participé avec des membres du LBP en 1995 à un de ces pranks (canulars), l’opération Harry Kipper, qui avait consisté à mettre en scène la disparition d’un artiste conceptuel à la frontière italo-yougoslave. “J’incarnais le rôle d’un ami londonien de Harry, se souvient Home. J’ai amené les journalistes italiens dans des endroits prétendument fréquentés par l’artiste, qui bien sûr n’existait pas.” Il a ensuite signé ou préfacé plusieurs pamphlets de Luther Blissett, notamment Guy Debord est réellement mort. Ces expériences d’usurpation d’identités multiples permettent à Wu Ming 1 de déconstruire efficacement les légendes urbaines associées au Q des QAnon. Il connaît parfaitement les rouages de l’entourloupe d’identité autant que les phobies dont se nourrissent les théories complotistes.
Il raconte ainsi dans Q comme qomplot comment certain·es disciples sont convaincu·es que derrière leur héros Q se cache JFK Jr., le fils du président Kennedy assassiné à Dallas en 1963. Si John-John est officiellement mort dans un accident d’avion le 16 juillet 1999, il se révélera bientôt et déclarera son alliance avec Trump. QAnon en aurait les preuves, comme cette photo montrant la tombe de JFK Jr. vue du ciel, formant la lettre Q. Sauf que la photo en question montre en fait le parterre situé devant la tombe de JFK Sr., de forme simplement circulaire.
Quant à l’identité d’emprunt supposée de JKF Jr., qui serait Vincent Fusca, consultant financier à Pittsburgh, Pennsylvanie, “il existe réellement un consultant à Pittsburgh qui porte ce nom, écrit Wu Ming 1. Chapeau noir, cheveux longs et barbe inculte, il apparaît souvent dans la foule lors des meetings de Trump, et sur certaines photos à côté de Trump en personne.” Pourtant, il ne ressemble en rien aux photos de JFK Jr. “Chirurgie esthétique”, rétorquent les QAnon convaincu·es.
Tout comme pour Banksy, personne ne saura peut-être jamais qui se cache vraiment derrière le compte de Q. Plusieurs enquêtes suggèrent qu’il pourrait s’agir du conspirationniste américain Ron Watkins ou d’administrateur·rices de la plateforme 4chan, bien qu’il·elles s’en défendent. “Il me semble peu probable que les QAnonistes aient connaissance de Luther Blissett ou du roman Q, estime pour sa part Stewart Home. Mais ça aussi, c’est un excellent prank.”
Ne faudrait-il pas arrêter de monter ces canulars médiatiques, qui risquent de nous échapper de plus en plus ? “Tôt ou tard, tout est récupéré par le Capital ou par nos ennemis politiques”, estime Home, qui cite aussi Guy Debord : “Le vrai n’est qu’un moment du faux.” En attendant, des dizaines d’élu·es du Sénat et du Congrès américains se réclament aujourd’hui de QAnon, à tel point qu’on parle désormais de QMAGA pour signifier l’alliance nouvelle des trumpistes de Make America Great Again et des conspirationnistes de Q.



Source link : https://www.lesinrocks.com/politique/aux-origines-de-qanon-ces-complotistes-dextreme-droite-dragues-par-donald-trump-616275-11-05-2024/

Author : Yann Perreau

Publish date : 2024-05-11 17:00:00

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Camila Morrone chez Chanel, le néo-modernisme d’Ora-ïto, un sac manette… Où est le cool cette semaine ?

Camila Morrone chez Chanel, le néo-modernisme d’Ora-ïto, un sac manette… Où est le cool cette semaine ?



Des longues robes en velours et en jersey… 

Mais aussi des vestes en jean aux lignes d’épaules masculines composent la garde-robe de la dernière pré-collection Chanel imaginée par Virginie Viard et rendant hommage à l’actrice Camila Morrone. Vue en 2023 dans Daisy Jones & the Six sur Prime Video, suivant l’itinéraire du groupe du même nom dans le Los Angeles psychédélique des années 1970 ; ou encore dans le film de braquage Marmalade, l’étoile montante rejoint le panthéon des actrices telles que Marion Cotillard ou Kirsten Stewart, accompagnant la maison.

Sac manette arty

Le it-bag rétro-futuriste d’Alphonse Maitrepierre fait peau neuve sous les coups de pinceau de l’artiste Rebecca Brodskis. Des éléments de ses tableaux figuratifs explorant la question du corps s’impriment sur le sac aux lignes de manettes de console de jeux. Une manière de lier l’univers de la tech et l’art contemporain à travers un objet mode.

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Des ronds, des carrés, des rectangles

Depuis vingt-cinq ans, le travail d’Ora-ïto entre design de produit et architecture se décline dans de multiples univers, du luxe au quotidien, ou dans le virtuel. Un briquet atomique orange pour Bic, le flacon Idylle pour Guerlain ou le sac virtuel Back Up Louis Vuitton en 1999 : l’artiste a laissé son empreinte chez une vaste liste de clients et revient aujourd’hui aux sources de son langage avec l’exposition Grammatology exposée à la galerie Podgorny jusqu’au 15 juillet 2024.

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Le rêve californien 

Des robes et des vestes sans manches en jean. La maison Levis s’associe à ERL en actualisant la garde-robe des campus californiens des années 1970. Robes chasubles à boutons, chaussettes mi-mollet et baskets de skate : la California girl underground est actualisée, prête à devenir un nouveau hashtag TikTok.

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Source link : https://www.lesinrocks.com/ou-est-le-cool/camila-morrone-chez-chanel-le-neo-modernisme-dora-ito-un-sac-manette-ou-est-le-cool-cette-semaine-617768-10-05-2024/

Author : Manon Renault

Publish date : 2024-05-10 13:01:48

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Mostra de Venise : ce que l’on sait de l’édition 2024

Mostra de Venise : ce que l’on sait de l’édition 2024



La 81e édition de la Mostra se déroulera du 28 août au 7 septembre prochains et c’est Isabelle Huppert qui en présidera le jury, succédant ainsi à Damien Chazelle. Après Catherine Deneuve, Cate Blanchett ou encore Julian Moore, elle devient la dixième femme à avoir la lourde tâche de remettre le Lion d’or au meilleur film du festival.

“Une présidente du jury idéale”

“Une longue et merveilleuse histoire me lie à la Mostra de Venise”, a réagi l’actrice française, qui se dit honorée d’en “devenir une spectatrice privilégiée”. Habituée du festival, Isabelle Huppert y a été récompensée à de nombreuses reprises, obtenant la Coupe Volpi de la meilleure actrice, en 1988, pour Story of Women, puis en 1995 pour La Cérémonie. Elle s’est également vue remettre un Lion d’or spécial d’interprétation pour Gabrielle de Patrick Chéreau. 

Un choix d’autant plus pertinent que, selon le directeur du festival, “Isabelle Huppert est une immense actrice, exigeante, curieuse et d’une grande générosité. Muse de nombreux grands cinéastes, elle n’a jamais dédaigné l’invitation de réalisateurs jeunes ou moins connus.” Alberto Barbera l’ayant ensuite qualifiée de “présidente du jury idéale dans un festival ouvert au monde entier comme la Mostra de Venise”.

#BiennaleCinema2024 #IsabelleHuppert will be the President of the International Jury that will accompany us on the adventure of #Venezia81 #Competition!
“There is a long and beautiful history between the #BiennaleCinema and I. Becoming a privileged spectator is an honor. More… pic.twitter.com/jblfxx0nov— La Biennale di Venezia (@la_Biennale) May 8, 2024

Peter Weir honoré

En plus d’Isabelle Huppert, le cinéaste Peter Weir (Le Cercle des poètes disparus, The Truman Show) sera également présent à Venise, puisque le festival a annoncé lui remettre un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière, lors de sa 81e édition. D’après son directeur, Peter Weir s’est ainsi “assuré une place au firmament des grands réalisateurs du cinéma moderne”. “Être récompensé pour le travail de toute une vie en tant que cinéaste est un grand honneur”, a réagi le cinéaste, pour qui “le Festival du film de Venise et son Lion d’or font partie de l’imaginaire de notre métier”.

Si la prochaine édition du festival commence à se dessiner, il faudra toutefois s’armer de patience avant de découvrir sa programmation, ainsi que le film qui succédera à Pauvres Créatures, lauréat du Lion d’or l’année dernière.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/mostra-de-venise-ce-que-lon-sait-de-ledition-2024-617774-10-05-2024/

Author : Charlotte Amrouni

Publish date : 2024-05-10 13:30:42

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On y était : sur le tournage de “Nouvelle Vague”, le nouveau film de Richard Linklater

On y était : sur le tournage de “Nouvelle Vague”, le nouveau film de Richard Linklater



Le mois dernier, une faille temporelle semble s’être ouverte dans Paris. Près des Champs-Élysées, une odeur anachronique de pots d’échappement entoure les places de parking occupées par d’anciens modèles de voiture. Un kiosque à journaux présente les noms d’Eisenhower et Charles de Gaulle en une de la presse quotidienne. Épinglée au-dessus des autres titres, la couverture jaune du numéro de juin 1959 des Cahiers du cinéma est dédiée aux Quatre Cents Coups de François Truffaut.
Le long de l’avenue, une jeune femme aux cheveux blonds et courts vend à la criée des exemplaires du New York Herald Tribune. On reconnaît ici l’un des plans mythiques d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, où Jean Seberg est filmée en toute discrétion par le chef opérateur Raoul Coutard, alors camouflé avec son Caméflex dans une poussette triporteur.
Près de soixante-cinq ans plus tard, la situation est reconstituée pour Nouvelle Vague, le nouveau film de Richard Linklater, tourné en noir et blanc, qui retrace la création du premier long métrage de Godard durant l’été 1959. Pour ce faire, le cinéaste américain remontera même quelques mois auparavant, lors du Festival de Cannes où le projet a été lancé. Alors que l’accueil triomphal des Quatre Cents Coups ouvre la voie à de jeunes cinéastes débutant·es, Jean-Luc Godard, soutenu par François Truffaut et Claude Chabrol, réussit à convaincre le producteur Georges de Beauregard de financer son film.
Plus que le portrait d’un homme, c’est celui de toute une génération que Nouvelle Vague promet de brosser. Lorsque nous le rencontrons, Richard Linklater nous esquisse ainsi son projet : “C’est l’histoire d’une révolution personnelle du cinéma menée par un homme, et de tous les gens qui l’entourent.” Jacques Rivette, Éric Rohmer, Jacques Demy, Agnès Varda, Alain Resnais ou Jean Cocteau, tous·tes seront comme ressuscité·es par le médium qu’ils et elle ont contribué à réinventer.
Quelques heures après la séquence des Champs-Élysées, le tournage se poursuit rue de Saïgon, où se retrouve l’actrice américaine Zoey Deutch (déjà filmée par Linklater dans Everybody Wants Some!!, 2015) dans le rôle de Jean Seberg, aux côtés d’un casting français composé d’acteur·rices encore inconnu·es du grand public.
Avec ses fameuses lunettes noires et sa calvitie naissante, on reconnaît facilement Godard sous les traits de Guillaume Marbeck. Mais plus encore que par l’apparence physique, c’est grâce à l’intonation de la voix que la ressemblance devient frappante. Pour une première petite scène, Godard, accompagné de son assistant Pierre Rissient et de Raoul Coutard, présente à Georges de Beauregard le triporteur qui lui permettra de dissimuler une caméra afin de tourner librement dans Paris sans attirer l’attention.
Le producteur, d’abord perplexe, y voit rapidement une astuce économique pour ne plus payer de figurant·es. Le cinéaste, quant à lui, y perçoit un moyen d’affirmer un point de vue créatif fort sur son film, qui s’apparente moins à une fiction traditionnelle qu’à “un documentaire sur Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg en train de jouer dans un film”, comme l’explique son personnage dans une autre scène tournée cet après-midi.
C’est bien cette nouvelle appréhension du tournage, où l’inventivité esthétique naît à partir d’un ensemble de solutions pratiques apportées à des contraintes économiques et techniques, qui intéresse Linklater en premier lieu : “Tous les cinéastes ont envie de faire un film sur la fabrication d’un film. C’est difficile de s’attaquer à À bout de souffle, mais l’angle de son tournage me semble intéressant car c’est grâce à sa méthode qu’il a changé l’histoire du cinéma. La manière dont le film s’est fait est si radicale qu’il n’a pas changé uniquement l’industrie locale, mais il a redéfini ce que pouvait être un film.”
À l’issue de plusieurs prises, Linklater demande à ses comédien·nes de rejouer la scène plus rapidement, avec plus d’enthousiasme, comme pour coller au plus près au rythme des films de la Nouvelle Vague. Leur fraîcheur inaltérable vient de ce sentiment d’urgence qui conduisit cette génération à quitter les studios pour s’ouvrir à la temporalité du monde moderne et accueillir la spontanéité de la jeunesse. “Leur credo était simple : ‘Achetez une caméra et faites votre film.’ À bout de souffle ne vieillira jamais, il sera éternellement nouveau. Je l’ai découvert à 20 ans et j’en ai 60 aujourd’hui, mais il me fait toujours le même effet.”
Linklater revendique volontiers l’influence qu’a exercée la Nouvelle Vague sur son propre cinéma : “J’ai fait Slacker [1991] en suivant les directions mises en place dans À bout de souffle : pas de scénario commercial, pas de permission pour filmer dans les rues, un tournage décousu. J’étais la seule personne à savoir à quoi l’ensemble allait ressembler.” Selon lui, cette proximité cinéphile lui suffit pour aborder une époque qu’il n’a pas connue : “Il y a bien sûr un travail de recherche historique, mais je pense que le principal est d’être amoureux d’une époque pour pouvoir s’imaginer comment la vie devait y être. Je me sens très à l’aise dans le passé.”
Enfin, lorsque nous lui demandons quel·le cinéaste de la Nouvelle Vague l’a le plus marqué, il hésite, avant de répondre : “Ça dépend de mon humeur. On pourrait penser à Éric Rohmer, mais celui que je préfère est peut-être Jacques Rozier. Ils sont tous tellement différents. Mais ils partageaient au fond la même quête : faire des films personnels. Ils appartiennent au passé, bien sûr, mais ils continueront de vivre tant qu’ils inspireront encore de nouveaux cinéastes.”



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/on-y-etait-sur-le-tournage-de-nouvelle-vague-le-nouveau-film-de-richard-linklater-616593-11-05-2024/

Author : Robin Vaz

Publish date : 2024-05-11 06:00:00

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Artistes indépendants, groupes et labels rendent hommage à la légende Steve Albini

Artistes indépendants, groupes et labels rendent hommage à la légende Steve Albini



Quelques photos, des messages, ou parfois les deux : sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux et celles qui ont eu la chance de collaborer en studio d’enregistrement avec la légende de l’indie rock, et qui lui rendent hommage ces derniers jours. Steve Albini s’est éteint à l’âge de 61 ans dans son mythique studio d’enregistrement de Chicago, Electrical Audio.

Une émotion largement partagée

Parmi les premier·ères à avoir réagi à l’annonce, cette semaine, du décès du producteur, l’acteur, producteur et grand admirateur d’Albin, Elijah Wood, qui a évoqué la “perte déchirante d’une légende”. S’en suivent également les mots de celles et ceux qui ont travaillé au long cours avec lui. À l’instar de PJ Harvey, qui admet dans un message sur X que “rencontrer Steve Albini et travailler avec lui a changé le cours de (s)a vie”, et ajoute quelques clichés, dont la pochette du disque Rid of Me, qu’Albini à enregistré.

Au chapitre de celles et ceux qui ont longtemps collaboré avec le producteur, les Pixies ou encore Nirvana, qui a joint sur son compte X une lettre de Steve Albini destinée au groupe, avec lequel il a enregistré In Utero. Sur leurs réseaux sociaux, Thurston Moore, les groupe Low et The Breeders, David Grubbs ou encore H-Burns ont eu une pensée pour l’artiste.

Parmi les hommages rendus par des artistes, plusieurs label ont voulu ajouter leurs mots. Comme Sub Pop, pour qui “c’était un artiste vraiment singulier, un ingénieur, un écrivain et un interprète, qui a eu un impact considérable sur la culture qui nous est chère”, ou Secretly Canadian, évoquant l’artiste comme “un sorcier qui détesterait être appelé sorcier, mais qui a sûrement fait de la magie”.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/artistes-independants-groupes-et-labels-rendent-hommage-a-la-legende-steve-albini-617734-10-05-2024/

Author : Théo Lilin

Publish date : 2024-05-10 14:03:16

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Amen Dunes, Orville Peck, Bibi Club… sont dans la playlist de la semaine !

Amen Dunes, Orville Peck, Bibi Club… sont dans la playlist de la semaine !



Ponts de mai ou non, pas de dérogation pour notre traditionnelle playlist, qui clôt cette courte semaine. Pour entamer ce week-end ensoleillé comme il se doit, Amen Dunes, le projet musical de Damon McMahon, livre ce vendredi son tout premier album sous la bannière du label Sub Pop. Sur Death Jokes, l’auteur-compositeur new-yorkais déroule quatorze titres, où se mêlent des teintes électroniques, des échantillons de morceaux et des boucles, au bénéfice d’un storytelling riche.

Pharaonique, le triple album Britpop est un condensé de ce que sait faire de mieux A.G. Cook. L’ancien boss du label britannique PC Music fait ici de la concurrence aux deux heures de l’album de Taylor Swift sortie la semaine dernière, et livre ici une charge hyperpop puissante, où apparait d’ailleurs la chanteuse Charli XCX. Sur Without, l’artiste rend hommage à la productrice SOPHIE, disparue en 2021.

À retrouver également cette semaine :

Au programme de cette semaine, après Beyoncé en mars, et avant Lana Del Rey cet été, Orville Peck revient dans les bacs avec Stampede: Vol 1, disque country où figurent sept titres de duos. D’ailleurs quelques beaux noms figurent au casting, comme Willie Nelson sur Cowboys Are Frequently Secretly Fond of Each Other ou Elton John sur Saturday Night’s Alright (for Fighting). Peu après une tournée anniversaire de son Philophobia (1998), les deux d’Arab Strap signent un album en accord avec son temps, où musiques électroniques, folk et pop se chevauchent.

Dans cette playlist, on (re)découvre le duo electropop que forment la chanteuse et claviériste Adèle Trottier-Rivard et le guitariste Nicolas Basque, plus connu·es sous l’alias Bibi Club, et qui dévoile son deuxième album. Passons enfin par l’antre soul de Jordan Rakei, qui signe cette semaine un nouvel album, riche de belles références et de mélodies soyeuses.

D’autres pépites sont à écouter cette semaine : Villagers, Angus & Julia Stone, Kings of Leon, Eels, Treanne, Morgane Imbeaud, Gogojuice, Kokoko!, Koreless et John Cale.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/amen-dunes-orville-peck-bibi-club-sont-dans-la-playlist-de-la-semaine-617793-10-05-2024/

Author : Théo Lilin

Publish date : 2024-05-10 15:23:35

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“Art et Sport”, l’expo qui fait bouger l’art contemporain dans 13 régions

“Art et Sport”, l’expo qui fait bouger l’art contemporain dans 13 régions



On aurait tort de croire que le pays se divisera cet été entre les fans de sport, scotché·es devant l’Euro, le Tour de France et les Jeux olympiques de Paris, d’un côté, et les esthètes réfugié·es dans des musées, à distance des fous et folles du stade, de l’autre. Comme l’y invitent 13 expositions dans 13 régions de France, proposées par la Réunion des musées nationaux sous le nom d’Art et Sport, les artistes et les sportif·ves pourront célébrer ce qui les rassemble : des élans, des mouvements, des émotions corporelles…

Le commissaire de la manifestation, Fabien Danesi, directeur du Frac Corsica, a pensé ces liens affinitaires en déplaçant les collections des 22 Fonds régionaux d’art contemporain de France – qui fêtent cette année leurs 40 ans d’existence –, au cœur d’infrastructures sportives (stade de football, piscine, boulodrome, skate-
park…).

Les Frac sont de sortie

À Nevers, Saint-Brieuc, Mulhouse, Sin-le-Noble, Pau, Le Mans, Grenoble, Paris, Marseille, Saint-Lô, Nîmes, Tours et en Corse, cette déterritorialisation du sport vise à confronter des publics souvent éloignés des centres d’art à des formes esthétiques pouvant faire écho à leurs propres passions, même si les œuvres ne se rapporteront pas directement à une discipline sportive. Pour Fabien Danesi, “ce projet fait le pari d’un dialogue fructueux entre les deux univers de l’art et du sport, d’autant que l’art contemporain aime tout particulièrement les déplacements et les dérèglements. Les établissements sportifs deviendront des espaces inattendus d’exposition dans lesquels vidéos, photographies et installations apparaitront pour susciter un pas de côté, sous la forme d’un moment drôle, surprenant ou contemplatif”.

Par exemple, une Maison des sports s’intéressera au motif des mains dans l’art contemporain ; un centre de fitness accueillera une expo sur la notion de care… Certains espaces accueilleront même une seule œuvre.

Appel aux sens et à l’ouverture

Inaugurant ce long cycle, qui se déploiera jusqu’en novembre, deux expositions, sur le toucher à la Maison des sports de Nevers et une autre sur le néon à Saint-Brieuc, donnent le ton de la manifestation. À Nevers, l’exposition Hand in hand in hand s’inspire d’un vers de Gertrude Stein “ A Rose is a rose is a rose”, de 1913, pour inviter à une réflexion sur le motif des mains dans l’art contemporain, à travers une sélection d’œuvres vidéo et photographiques qui mettent en lumière la richesse de nos communications tactiles, non verbales. À Saint-Brieuc, l’exposition Les rêveurs à la lanterne salue l’importance du néon dans le champ de l’art contemporain depuis les débuts de l’art minimal.

À Mulhouse, à partir du 15 mai, la salle d’escalade Cimbing Center accueillera une exposition sur le “multicolore”, comme une façon de faire de l’exubérance chromatique, au cœur de l’histoire de l’art contemporain, un motif qui résonne dans le contexte d’une salle de murs d’escalade, où le jaune le dispute au violet, et le rouge au noir. L’exposition Ci(maises) au boulodrome du Douaisis, à Sin-le-Noble (équipement de loisirs et de terrains de pétanque) se penchera, à partir du 17 mai, sur le motif des arbres dans l’histoire de la photographie.

Avant que le stade nautique de Pau n’accueille une exposition sur les mondes marins, que le circuit des 24 heures Mans ne se penche sur la question du temps en juin, ou encore que la Maison de la conversation à Paris ne questionne le concept de multiculturalisme… Bref, la manifestation Art et Sport se rapproche d’un marathon, au bout duquel une certaine idée des collections publiques en art contemporain se dévoilera. Il ne restera plus qu’à boire pour s’en remettre.

Art et Sport, 13 expositions dans les 13 régions de France, du 1er mai au 1er novembre 2024.



Source link : https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/art-et-sport-lexpo-qui-fait-bouger-lart-contemporain-dans-13-regions-617806-10-05-2024/

Author : Jean-Marie Durand

Publish date : 2024-05-10 15:50:17

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“The Lake”, l’envol pop de Morgane Imbeaud

“The Lake”, l’envol pop de Morgane Imbeaud



Bien sûr, Morgane Imbeaud a d’abord fait partie de Cocoon au tournant des nées 2000/2010, et de quelques autres formations discrètes, aux ravissantes teintes electropop, comme avec Xavier Caux sur le duo Un Orage, ou plus organiques avec Peaks. Mais, c’est surtout sur deux albums, tardifs et sublimes, de son compatriote auvergnat Jean-Louis Murat (l’immense OVNI Travaux sur la N89 en 2017, puis Il Francese en 2018) que sa voix nous a définitivement donné envie de voir ses ailes se déployer en liberté.

Un transport onirique

Après deux premiers essais solo (le conte Les Songes de Léo en 2015 et le déjà remarqué Amazone en 2020), The Lake signe probablement son véritable envol d’autrice. Dive Head First, chante-t-elle sur le beau morceau qui porte ce titre. Et c’est volontiers qu’on plonge la tête la première dans les eaux nuancées d’un lac ondoyant entre chanson délicate et complaintes ouvragées : Morgane Imbeaud place en tout début d’album quelques-unes de ses plus éclatantes réussites. Sur le titre d’ouverture, elle installe la fragilité de sa voix en regard de celle de Chris Garneau (autre artisan pop trop bien caché), esquissant un superbe pas de deux à la vibration faithfullienne avant l’enchaînement parfait No Rising Sun, Patineuse et Forgiveness, tubes en puissance, qui nous traversent comme un charme.

Plus loin, c’est Lonny qui nourrit Fire de son timbre fiévreux. S’il est ici ou là menacé par la tiédeur (le piège parfois de celle·ux qui soufflent aussi bien le chaud que le froid), l’alliage emballant de pop et de variété ferait presque de Morgane Imbeaud un fantasme de Taylor Swift à la française. On capte autour du Lake un reste de Murat voire des échos de paradis perdus, autant dans les envolées mélodiques que dans cet art consommé de la chanson indélébile. Dans ses mots si bleus, aussi, qu’ils soient anglais ou français – Seule, ou un Sage adjanien en diable. Mais, l’évidence de The Lake, c’est que Morgane Imbeaud n’a aucun besoin de prothèses tutélaires : ses belles ailes lui assurent un vol aussi gracile qu’assuré.

The Lake (Bleu Nuit & Roy Music/Believe). Sortie le 10 mai 2024.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/the-lake-lenvol-pop-de-morgane-imbeaud-617713-10-05-2024/

Author : Rémi Boiteux

Publish date : 2024-05-10 10:57:06

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Où est le cool du printemps ?

Où est le cool du printemps ?



Au parfum
Trois nombres marquent l’actualité de la maison Coty : 120, 14 et 30. À l’occasion de ses 120 ans, le pionnier de la parfumerie moderne inaugure sa première boutique dans le quartier parisien du Marais. Un pop-up store hybride mariant lignes futuristes et minimalisme, qui accompagne le lancement de la gamme Infiniment Coty Paris, composée de quatorze parfums dont la durée de vie sur la peau est estimée à 30 heures.
Infiniment Coty Paris, 5, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe.
Côté jardin
La flânerie, emblème de la vie parisienne, symbolisait l’avènement de la modernité telle que la décrivait Baudelaire en 1848. Aujourd’hui, qu’est-ce qui représente le Paris moderne ? La réponse se trouve peut-être porte d’Aubervilliers, à la Parcelle du 19M, un jardin accueillant expositions, artisanat et créations. Ce nouveau lieu de promenade, coporté par le 19M, le Centquatre-Paris, La Corvée, Poush et La Station – Gare des Mines, offre un véritable kaléidoscope culturel, mêlant jardinage et concerts, exploration en solitaire et activité en famille. Parmi les premières expositions, Radicar Radikar, sous le commissariat de Margaux Knight, est dédiée à l’Amérique latine et interroge les notions d’espace et d’identité.
Parcelle du 19M, 2, place Skanderbeg, Paris XIXe.
In the mood…
“On est tous le plouc de quelqu’un”, a déclaré un jour Loïc Prigent. Celui qui réinvente constamment le format de la narration documentaire de la mode a récemment lancé un site intitulé Moodboard, permettant de retracer l’histoire de la mode où les codes se font, se défont et se refont en permanence. Un moyen de comprendre pourquoi nous sommes tous·tes le plouc de quelqu’un·e.
fashionmoodboard.com
Un peu grunge, toujours preppy
Créateur de mode mais aussi infatigable documentariste des cultures jeunes, Hedi Slimane a souvent immortalisé les skateparks et les plages de Californie. Pour la maison Celine, il transpose ces images dans une garde-robe qui fusionne les époques : jeans, chemisettes ornées de palmiers et sacs tissés de laine ou de raphia évoquent l’allure des premiers skateurs de Venice Beach des seventies, tandis que des cardigans épais et des chemises à carreaux un brin grunge nous téléportent deux décennies plus tard. Ces pièces, réinterprétées à travers l’esthétique propre à Celine, adoptent une allure presque preppy, à l’image de la fluidité des chemises en soie. Preuve qu’il est bon d’avoir des obsessions.
celine.com



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Author : Manon Renault

Publish date : 2024-05-10 06:00:00

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ATVC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . On est bien à Marseille* On est bien à Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .