L’Oréal, fleuron français de la beauté, va changer de direction. Sans surprise ni fracas, l’assemblée générale des actionnaires adoubera cette semaine, le nouveau directeur général qui prendra ensuite ses fonctions le 1er mai. Pourtant, tout se passe bien chez l’Oréal.
C’est assez surprenant quand on repense à toutes les ruptures et recentrages qui ont secoué les grands groupes français ces derniers mois. Comme chez Danone, dont le PDG a été remercié, mais aussi l’affaire Veolia-Suez, Air France qui ne s’en sortira pas sans l’aide de l’État, Renault qui a dû faire un virage de stratégie à 180 degrés sur l’automobile… Là quand on évoque L’Oréal, c’est comme si on entrait dans un jardin zen où on n’entend plus que les gazouillis des oiseaux et l’eau qui coule. C’est un peu la prairie fleurie du capitalisme. On parle quand même du leader mondial des cosmétiques : un groupe qui en 111 ans d’existence, n’aura connu que 6 patrons. C’est vous dire la stabilité.
Le changement de tête doit se faire en douceur
Le changement de tête doit se faire en douceur. Plus harmonieux ce n’est pas possible. Jean-Paul Agon quitte ses fonctions de PDG, parce qu’il a atteint la limite d’âge, 65 ans. Il reste président, et il transmet la direction générale à son dauphin désigné depuis octobre dernier : Nicolas Hieronimus. Un pur produit maison, candidat évident pour tout le monde, et qui a fait toute sa carrière chez L’Oréal depuis 1987, quand il avait 23 ans. Là aussi, un tel profil de direction, biberonné à la culture d’une seule entreprise et qui en a gravi tous les échelons, ça va devenir rare. Ça a presque un côté vintage, dans le bon sens du terme.
Seulement 4% de chiffre d’affaire en moins en 2020
Il sera épaulé par une femme, Barbara Lavernos à la direction générale adjointe. Même sur l’égalité femmes-hommes, l’Oréal a fait de gros efforts. L’Oréal obtient 96 points sur 100 à son index de l’égalité, et travaille à réduire les écarts de salaire depuis 2007.
Pour ce qui est de la crise, là aussi L’Oréal s’en sort bien. Le groupe a traversé la tempête Covid quasiment sans encombre, avec seulement 4% de chiffre d’affaires égarés en 2020. Le tout grâce à trois forces : les produits de luxe, qui ont continué à faire du chiffre, l’international, car être présent en Chine et aux États-Unis qui recommencent à consommer est forcément un plus, mais aussi le numérique, qui a permis d’éviter la catastrophe quand les salons de coiffure ont fermé et n’ont plus acheté de shampoings. Chez L’Oréal, les ventes sur internet ont bondi de 65% en 2020.
Tout roule donc pour L’Oréal. Ou du moins, quasiment. Il reste un point à surveiller, et c’est ce qui a inquiété les marchés financiers la semaine dernière : la vente des produits grand public tel que le maquillage. Avec les masques, le rouge à lèvres, vous l’oubliez… Et les ventes de ce côté-là ne sont pas bien reparties. Mais cela n’empêche pas L’Oréal d’être une bulle de sérénité dans le tourbillon de la crise.
Le plus : des “wildlife bonds” de la Banque mondiale
Le plus de ce matin, c’est l’idée originale de la Banque mondiale pour préserver les animaux sauvages : émettre des “wildlife bonds”. Il s’agit d’obligations pour financer les animaux sauvages. La Banque mondiale y réfléchit. L’idée, c’est que des investisseurs placent de l’argent dans deux réserves d’Afrique du Sud et qui ont pour mission de protéger les rhinocéros. Et si la population de rhinocéros progresse de 4%, vous toucherez des bénéfices.
La note : 8/20 à AstraZeneca
8/20 à AstraZeneca, c’est la note du commissaire européen Thierry Breton. Dimanche 18 avril, il a pointé sur BFMTV les gros retards de livraison du groupe. Seulement 100 millions de doses reçues sur les 300 millions commandés à l’origine. De quoi sérieusement se poser la question de renouveler ou non, le contrat européen d’AstraZeneca.
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Author : Anaïs Bouissou
Publish date : 2021-04-19 08:48:00
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