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Tentative d’assassinat contre Donald Trump : ce que l’on sait du tireur

Tentative d’assassinat contre Donald Trump : ce que l’on sait du tireur




Les images ont déjà fait le tour du monde. Donald Trump, du sang sur le visage, enserré par les membres de son service de sécurité, le poing levé. L’ex-président des Etats-Unis, candidat à la Maison-Blanche, a été visé, samedi 13 juillet, par une tentative d’assassinat alors qu’il tenait un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. Donald Trump a été légèrement touché à l’oreille, deux spectateurs ont été grièvement blessés. Un spectateur du meeting a été tué, comme le tireur présumé.Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une “tentative d’assassinat”. Les services secrets américains ont affirmé dans un communiqué que le tireur présumé avait “tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée (située) à l’extérieur du rassemblement” avant d’être “neutralisé” par les agents.Inscrit chez les RépublicainsDes images non vérifiées montrent le corps de l’assaillant présumé, gisant sur le toit incliné d’un bâtiment bas d’où il a tiré. De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler qui a affirmé avoir “répondu à un certain nombre de rapports d’activité suspecte”, sans donner plus de précisions. Le tireur, qui était armé d’un fusil semi-automatique AR15 selon des médias américains, a été identifié ce dimanche par le FBI comme étant “Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie”. Les autorités, qui tentent toujours de déterminer le mobile du suspect, ont par ailleurs retrouvé du matériel explosif dans son véhicule, garé près du lieu du meeting où ont eu lieu les faits, indiquent le Wall Street Journal et la chaîne CNN, selon des sources au sein des forces de l’ordre.Si le FBI n’a pas donné davantage d’informations le concernant, assurant que “l’enquête est en cours”, quelques éléments sur son profil commencent à émerger dans la presse outre-Atlantique. “Le FBI a déclaré qu’il essayait de déterminer son mobile et a demandé au public de communiquer tout ce qu’il sait sur Crooks. Le tireur a été tué. Crooks était inscrit sur les listes électorales républicaines, selon les registres de l’État”, indique le Washington Post.”Le tireur n’avait pas d’antécédents criminels”, d’après les archives judiciaires de Pennsylvanie, a précisé le New York Times. Le quotidien américain précise que Thomas Matthew “Crooks semble avoir été diplômé en 2022 du lycée de Bethel Park, qui compte environ 1 400 élèves, et a reçu cette année-là un’prix étoile’de 500 dollars de l’Initiative nationale pour les mathématiques et les sciences, selon le Tribune-Review”, un journal local.



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Publish date : 2024-07-14 15:30:55

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Charles Consigny : “Les Français en ont ras-le-bol des leçons de morale de nos élites en lévitation”

Charles Consigny




Il n’avait pas sa robe d’avocat. Ni même son costume noir sur chemise blanche de chroniqueur chez BFM TV. Ce 10 juillet, lorsqu’il pousse les portes du café parisien dans lequel nous lui avons donné rendez-vous, c’est en tee-shirt et un brin en retard – “Désolé, j’ai un déj’ avec une sénatrice qui s’est éternisé” – que Charles Consigny, 35 ans ce 14 juillet – “ne m’en parlez pas, je sors un livre sur le sujet à la rentrée” – débarque, prêt, comme à son habitude, à répondre sans détour aux questions que nous lui posons sur l’erratique vie politique française de ces dernières semaines. Face à nous, jus d’oranges pressées à la main, un jeune homme de droite, orphelin d’un courant républicain longtemps dominant en France et qui a vu son électorat se réduire à peau de chagrin en l’espace d’une décennie. Mais qui ne désespère pas de voir revenir sur le devant de la scène une droite “à la fois gaulliste et libérale”.Sévère avec LR, qui “n’arrive plus à dire ce qui les différencie du RN”, Charles Consigny s’est fait remarquer dans l’entre-deux tours – sa prise de position lui a valu quelques louanges sur les réseaux sociaux – pour avoir appelé à faire barrage au RN, quitte à envisager certaines alliances avec le Nouveau Front populaire. “Je préfère encore un pays gouverné par la gauche qu’un pays aux mains de l’extrême droite”, assume-t-il, même si le programme du NFP lui paraît à bien des égards “liberticide”. Pas tendre non plus avec Emmanuel Macron, en qui il avait placé quelques espoirs en 2017, Charles Consigny vilipende un président “qui manipule les Français et qui ne les aime pas”. Entretien.L’Express : Que vous inspirent les résultats des législatives ?Charles Consigny : L’enseignement majeur de cette élection, c’est sans conteste la survie du cordon sanitaire autour du Rassemblement national, c’est-à-dire ce niet très net que les Français ont posé. Contrairement sans doute à ce que les cadres du RN pensaient, sa dédiabolisation n’est pas du tout achevée. J’observe à ce propos que du côté des autres formations politiques, elle n’est pas achevée non plus, mais dans un but essentiellement tactique : elles ont vu leur intérêt à la diabolisation féroce du RN, lequel est pris dans sa propre rhétorique du bouc émissaire.Comment ça ?Là où depuis des années le RN construit son projet en se servant de l’étranger comme bouc émissaire, ennemi commun soudant le reste du pays et étant coupable de tous les maux, le voilà pris à son propre jeu et devenu bouc émissaire à son tour, bête noire bien commode pour les autres formations politiques. Dans la population, en revanche, je pense qu’il y a moins de cynisme et qu’en réalité, les Français ont exprimé un vrai souhait : ne pas donner le pouvoir à un parti d’extrême droite. Ils n’ont pas envie de se jeter dans les bras d’une formation qui utilise comme base de départ de son programme une animosité irrationnelle contre les étrangers et les musulmans.Le rêve secret de Bardella, c’est d’être “le président de l’UMP”, à l’ancienneVous faites partie des rares personnalités de droite à avoir appelé à un barrage contre le RN, quitte à voter pour un candidat NFP. Cela vous a même valu quelques passes d’armes sur les plateaux télé. “Quand Consigny est le mec le plus raisonnable du plateau, ça fait peur”, a commenté un internaute…Pour quelqu’un de droite, appeler à voter contre une formation, en l’occurrence le RN, c’est-à-dire en fait dans certains cas pour la gauche et parfois même l’extrême gauche, cela demande, disons, une certaine maturité politique. Car dans la hiérarchie des périls, je préfère encore un pays gouverné par la gauche, qui serait quand même plus respirable qu’un pays aux mains de l’extrême droite. Si je n’avais pas pris cette position, j’aurais eu le sentiment de m’être planqué, d’avoir manqué de courage.Ce n’est pourtant pas le discours qui a prédominé chez LR…Que les cadres de LR n’aient pas pris position est la suite logique de leurs innombrables erreurs ces dernières années. Ce n’est pas insulter les électeurs que de leur dire qu’en tant qu’héritiers de la famille gaulliste, nous ne pourrons jamais faire d’alliance avec l’extrême droite. C’est d’autant plus nécessaire pour la droite républicaine que le RN ne cherche en réalité qu’à la remplacer. Si le RN avait gagné ces législatives, il aurait tout simplement mangé les Républicains. Et à la fin, le patron de la droite aurait été Jordan Bardella. C’est d’ailleurs, je pense, son rêve secret, être “le président de l’UMP”, à l’ancienne.Si la droite n’arrive plus à dire ce qui la différencie du RN, sur les questions de libertés publiques, mais aussi sur les questions économiques et sociales, elle sera complètement effacée par le RN, un parti qui, je le rappelle, est pour l’abrogation de la réforme des retraites. Or, pour moi, un parti de droite qui se respecte doit être en faveur de la retraite à 75 ans. J’exagère bien sûr.Votre constat n’est-il pas contredit par le vote des électeurs ? Si l’on regarde les chiffres du second tour, une majorité d’électeurs LR se sont reportés sur le RN lorsqu’il y a eu un duel avec le NFP toutes tendances confondues.En réalité, si on regarde en arrière, il y a toujours eu des appels de militants RPR, UMP ou LR à faire alliance avec l’extrême droite, parce qu’ils estiment que les électeurs des deux bords pensent la même chose sur beaucoup de sujets. Mais les patrons des partis ont toujours tenu bon là-dessus. D’abord, si on établit la filiation historique des choses, il ne peut pas y avoir d’alliance entre, d’un côté, les héritiers de De Gaulle et, de l’autre, ceux de Vichy. Ensuite, il y a des raisons stratégiques. S’ils commencent à faire des alliances, à la fin, comme je vous le disais, ils se feront bouffer par le plus extrême des deux. Les Républicains auraient tort de penser qu’ils pourraient maintenir l’équilibre. Regardez Eric Ciotti, il est passé de président des Républicains à second couteau du RN.Le rôle des politiques n’est pas forcément de suivre aveuglément ce que demandent les militants et les électeurs. D’une façon générale, les cadres LR sont beaucoup trop, à mon sens, dans une politique de la demande au lieu d’être dans une politique de l’offre. Ils n’arrêtent pas de s’interroger sur ce qu’attendent les électeurs et donc ils leur donnent des discours de la sécurité qui finissent par ne plus avoir aucun sens, des discours sur l’immigration qui finissent par les faire ressembler à l’extrême droite, sans fournir un effort de créativité, d’intelligence, d’audace. Nicolas Sarkozy disait toujours qu’il fallait mener la bataille des idées et proposer des solutions.Si les gens finissent par voter RN, c’est aussi parce qu’ils cherchent une alternance que Macron refuse de leur donnerEnfin, sur le plan de leur intégrité politique, LR est en faute, ils passent pour des gens qui, au fond, sont prêts à filer le pays à l’extrême droite sans que cela ne les angoisse plus que ça.Emmanuel Macron doit-il nommer un Premier ministre NFP comme la gauche le presse de faire ?Bien sûr. Il faut respecter le résultat des urnes. Ils sont en tête du scrutin, donc c’est à eux de prendre les manettes. Il faut laisser ce Nouveau Front populaire se faire violence pour aller chercher des gens d’accord avec eux dans ce Parlement. C’est ce qui va les amener à mettre de l’eau dans leur vin et à proposer des mesures un tout petit peu plus consensuelles que leur programme stalinien.Et puis je considère qu’il faut une alternance. Il faut que la Macronie arrête de se comporter comme s’il n’y avait qu’un seul parti raisonnable. Il n’y aurait donc que ces gens du centre mou de raisonnables dans ce pays ? Je trouve cela confiscatoire d’un point de vue démocratique. Je pense à ce propos que si les gens finissent par voter pour le RN, c’est aussi parce qu’ils cherchent une alternance que Macron refuse de leur donner. Il persiste dans ses mauvaises pratiques en considérant que finalement il n’est lié par rien, il n’est soumis à aucune règle. Là, son bon plaisir, c’est de garder son gouvernement, d’attendre un peu, de laisser les JO pourrir la situation, d’essayer de faire en sorte que la gauche s’entredévore, de débaucher ce qu’il pourra débaucher à droite. Donc de continuer ce petit micmac. L’Élysée a communiqué sur le fait qu’il refusait la démission d’Attal “afin d’assurer la stabilité du pays”. On peut peut-être se calmer une seconde. Parler de stabilité des institutions à la limite, de continuité du gouvernement pourquoi pas, mais enfin… Macron aurait accepté la démission d’Attal, le pays ne se serait pas retrouvé non plus en situation de guerre civile ! Ils ont quand même “pris le melon”.Dans une lettre aux Français, Emmanuel Macron a appelé à une large coalition des forces républicaines, assurant au passage que “personne ne l’a emporté” à l’issue du scrutin…En gros, il entend non seulement s’asseoir sur le verdict des Français mais en plus faire supporter par d’autres que lui le résultat catastrophique de cette dissolution. A mon sens, la logique démocratique est inverse. Il y a quand même un camp qui est en tête, à qui il revient de proposer un nom à Macron. Si le NFP lui proposait Mélenchon, il devrait accepter Mélenchon. Quitte à ce que ce nouveau Premier ministre se fasse renverser deux semaines plus tard ! C’est dans ce sens-là que cela doit se faire et pas de cette manière un peu royale que Macron souhaite. Or, ce qu’il est en train de nous dire, là, c’est qu’il faudrait faire barrage à la fois à l’extrême droite et à l’extrême gauche, dans laquelle il met aussi des écologistes et des gens de gauche modérée. Ce discours revient à dire qu’on ne peut plus voter que pour les macronistes finalement, c’est quand même du délire !Comprenez-vous toutefois que des responsables politiques continuent de mettre un signe égal entre le RN et le NFP tendance LFI, aux prises avec des accusations d’antisémitisme ?Il y a quand même des fous furieux à gauche et pas forcément seulement là-dessus. La gauche est gonflée de nous demander de voter pour elle contre l’extrême droite et de nous proposer un programme extrêmement liberticide en matière fiscale notamment. Je vous rappelle que François Ruffin et Delphine Batho, par exemple, avaient déposé une proposition de loi à l’Assemblée pour instaurer un quota limitant le nombre de trajets en avion qu’un Français pouvait faire chaque année. Et pendant qu’on fait ça, les Américains, les Chinois, les Brésiliens, tout le monde continue à polluer beaucoup plus que nous. C’est une mesure inutile en matière d’écologie, une mesure de pure inspiration autoritaire destinée à entraver la liberté.Marine Le Pen pourrait être un personnage de Game of ThronesJe pense que le barrage au RN aurait encore mieux fonctionné si la gauche avait été plus modérée. Sur le fond des programmes, c’est une gauche dangereuse et animée par cet étrange désir de faire du mal à son prochain, une gauche que je combats totalement. Quand j’entends des responsables politiques comme Jérôme Guedj, qui n’est pourtant pas LFI, j’ai l’impression d’entendre la vieille gauche obsédée par les impôts et par les vieilles lunes socialistes qui n’ont jamais fonctionné.A droite, la révélation par la presse de dîners entre Edouard Philippe, Thierry Solère, Jordan Bardella et Marine Le Pen notamment a fait beaucoup de bruit…Je ne suis pas choqué. Il est sain dans un système démocratique de pouvoir dialoguer les uns avec les autres. Si tout à coup il n’y a plus de dialogue possible, on va à l’affrontement. Quand vous faites une soirée électorale et que vous buvez un coup avec un député RN avant d’entrer en plateau, cela ne veut pas dire que vous partagez ses convictions ou que vous êtes un collabo, il ne faut pas exagérer ! En revanche, du point de vue d’Edouard Philippe qui a cette image de “sioux”, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas très prudent…Ma conviction profonde, c’est que Marine Le Pen est un très gros objet de curiosité pour tous ces messieurs pleins de testostérone qui veulent devenir président de la République. Edouard Philippe n’a pas résisté à sa curiosité. Marine Le Pen est quand même très habile, elle ne vient pas du tout du même univers qu’eux, ils sont très curieux de cette femme, et je dirais même qu’ils ont tous une espèce d’admiration pour son sens politique et une certaine forme de résilience. Elle a un côté cheftaine bretonne, gauloise. Elle pourrait être un personnage de Game of Thrones, dans son château en Bretagne, devant les flots à fomenter sa conquête de Paris.Après ces législatives, Jordan Bardella ne ressort-il pas plus affaibli que Marine Le Pen ?Cela peut être une espèce d’aubaine pour Marine Le Pen vis-à-vis de Jordan Bardella. Le résultat de ce second tour a cassé son image de surhomme politique. On avait quand même des gens qui commençaient à nous expliquer que Bardella était un cyborg qui n’avait quasiment pas besoin de manger ni de s’hydrater. C’est un garçon agile en plateau, sur les réseaux sociaux et dans le parti, mais il a des lacunes, comme on dit à l’école. Un des nœuds du problème pour le RN, je crois, c’est que Marine Le Pen n’a pas envie, à titre personnel, d’être présidente de la République. Tous les gens qui la connaissent un peu expliquent que c’est quelqu’un qui aime s’amuser, se reposer. Et je pense que la charge lui fait peur et l’épuise d’avance. Cette espèce de refus d’obstacle chez elle irrigue tout le parti.La campagne des européennes de LR a été décevanteDeuxièmement, c’est un parti qui a besoin de son vieux fond de sauce un peu raciste pour garder quelques militants excités qui font vivre la flamme. Voilà pourquoi ils sont toujours dans une forme d’ambiguïté par rapport à cela. Enfin, ils constituent un ennemi tellement commode pour tous les autres partis. Le RN se retrouve toujours avec le même phénomène contre lui au dernier moment : une majorité de Français ne veulent pas lui donner les clés du pays. Tout cela me fait dire qu’ils n’obtiendront jamais le pouvoir. Mais il ne faut jamais se hasarder à des pronostics en politique !Seuls 9 % des électeurs de votre âge ont voté LR. Comment l’expliquez-vous ? Vous sentez-vous orphelin d’une droite classique de gouvernement ?Je ne donne pas la droite républicaine pour morte. Il y a encore un écho dans le pays, un espace politique, un électorat pour un vote de droite traditionnel et sécurisant pour les gens, c’est-à-dire moins de fiscalité, plus de fermeté pénale, plus d’ordre et une prime à la vitalité économique. Ce que je vous décris là est aujourd’hui préempté sur la droite par l’extrême droite et vers le centre par les macronistes, ce qui n’est rendu possible que par le défaut de politique de l’offre de LR. Ce parti a un énorme défaut de renouvellement des visages, de renouvellement des élus, de renouvellement du discours. Quand je vois qu’ils sont en train d’organiser encore un nouveau parti entre tous ceux qui ont toujours été là, sans du tout aller chercher des nouvelles têtes, ils persévèrent dans l’erreur. Contrairement à ce que certains prétendent, leur campagne des européennes a été, à mon sens, décevante. Commencer la campagne à 7 % dans les sondages et la finir à 7 % des voix, je suis désolé mais ça veut dire qu’ils n’ont pas fait une bonne campagne.Javier Milei se présenterait en France, il aurait mon vote !Qui est le mieux placé pour prendre le leadership chez LR ?Le leader naturel, c’est Wauquiez. J’observe toutefois qu’il est de plus en plus contesté, notamment par David Lisnard. Je note qu’il y a des jeunes quinquas intéressants chez LR. Comme Agnès Evren [NDLR : sénatrice de Paris], qui a une forme de modernité intéressante. Aurélien Pradié a quelque chose. Philippe Juvin est un homme d’excellent niveau. La direction de LR devrait quand même faire l’effort, comme Nicolas Sarkozy en son temps, d’aller chercher des profils dans la société civile. C’était aussi la démarche de Macron en 2017, je l’avais soutenue. C’était une démarche saine d’ouvrir le champ et d’essayer de renouveler le Parlement.Vous sembliez d’ailleurs séduit à l’époque par le candidat Macron. Quel regard portez-vous sur sa présidence aujourd’hui ?Ce qu’on a vu chez lui avec cette dissolution, c’est une forme de méchanceté vis-à-vis de ses propres troupes. Il ne les aime pas, sinon il ne les aurait pas détruites comme ça d’un claquement de doigts. C’est en cela, je crois, un point de bascule. Il continue à montrer l’image de quelqu’un qui manipule les choses en coulisses, qui ne respecte pas le résultat des urnes, qui donc en fait se fout de ce que pensent les Français. Ça commence à faire beaucoup. Ce qu’on pressentait depuis longtemps, à savoir que c’est un mec malin, mais qui ne nous aime pas, prend désormais forme de réalité.Les leçons de morale sur les discriminations conduisent à la xénophobieQuant à l’espace macronien au sens du centre, il ne mène à rien. On ne prend que des demi-décisions et à force on finit par être un demi-pays. En revanche, un ressort puissant sur lequel peut indéfiniment s’appuyer ce centre, c’est la peur énorme qui existe chez tout bourgeois devant l’inconnu. L’idée qu’on va vers quelque chose qu’on ne maîtrise pas, qu’on ne connaît pas, ça le tétanise. Le candidat qui gagne à la fin est presque toujours le candidat de la bourgeoisie. Par conséquent, le vote bourgeois peut rester indéfiniment acquis à ce centre qui a toujours beau jeu de dénoncer les autres partis comme étant des extrêmes. C’est pour cela d’ailleurs que tout l’effort de la droite, toute la difficulté qu’elle va avoir, c’est à la fois d’être suffisamment radicale pour incarner une forme de changement et en même temps de ne pas effrayer les bourgeois. Personnellement, je ne suis pas représentatif, Javier Milei se présenterait en France il aurait mon vote, je suis prêt à des votes complètement déraisonnables (rires).Vous semblez très préoccupé par la question de la dette publique. Pensez-vous que ce discours de réduction des déficits passe vraiment auprès des Français ?C’est vrai que ça ne parle pas à grand monde. Mais ça, pour le coup, c’est la responsabilité des gouvernants. Il leur revient d’expliquer aux gens que si la dette devient trop importante, on emprunte plus cher, et que donc il peut y avoir un effet exponentiel sur la dette et à la fin, la seule solution c’est d’augmenter les impôts puisque nos dirigeants ne savent pas réduire les dépenses publiques. Et en augmentant les impôts, on asphyxie l’économie. Les classes moyennes supérieures, celles-là mêmes qui sont ciblées par le programme du NFP, sont humiliées en réalité par cette incurie politique : elles sont devenues les vaches à lait de tout un système. Macron parlait des premiers de cordée, eh bien ce serait rendre justice à tous ces cadres, ces entrepreneurs, que d’arrêter de les tondre comme si le fruit de leur travail ne leur appartenait pas.Pour beaucoup d’internautes, vous êtes bourré de paradoxes. Un jour vous dénoncez le retour de la xénophobie en France. Un autre vous vous emportez en plateau contre Thomas Piketty et ses “leçons de morale sur la discrimination”…Je pense justement que ce sont les leçons de morale sur les discriminations qui conduisent à la xénophobie. On vit en France ce qu’ont vécu les Américains avec l’arrivée de Trump, c’est-à-dire un système médiatique qui les bassine toute la journée avec des sujets qui ne sont pas les leurs : les discriminations, l’antiracisme, une approche très liberticide de l’écologie, etc. Je veux parler de ces Français qui ne font pas partie de la diversité, qui ne sont pas la cible électorale de la gauche, les Français qui gagnent plutôt normalement leur vie et qui aimeraient bien que leur pays fonctionne à peu près. Tout à coup, surgit quelqu’un qui arrive et qui leur dit : mon projet, c’est de réinstaller des usines pour redonner du boulot aux gens, leur laisser faire un barbecue tranquille chez eux le week-end, ne pas les surtaxer, en somme quelqu’un qui leur dit “mon programme, c’est de vous rendre votre mode de vie”. Il ne faut pas s’étonner que les peuples choisissent ce candidat-là. Ça a été le cas pour Trump. Et je pense que c’est pareil pour Bardella et Marine Le Pen. La force en plus du RN, c’est d’avoir pris en compte la sauvegarde de l’État-providence, qui fait partie du mode de vie souhaité par les Français.Plus vous mettez du politiquement correct à la télé, plus vous avez un vote en réaction à ce politiquement correct. Les gens sentent que c’est une propagande, que l’on essaie de les contraindre à quelque chose. Par exemple, le cinéma français est devenu de la pure propagande. Ce sont des œuvres comme on en faisait à l’époque soviétique. Des films qui plaisent au régime. Si votre film ne parle pas de l’avortement ou d’un migrant qui se cache dans un camion et qui atterrit chez Vincent Lindon dans le VIe arrondissement de Paris, il ne trouve pas son financement. Vincent Lindon [NDLR : Charles Consigny fait référence au long-métrage Comme un fils sorti en 2024]qui est professeur au collège et qui, bien qu’il gagne 2 000 euros par mois, habite dans le film un appartement de 250 mètres carrés au jardin du Luxembourg. Au bout d’un moment, les gens en ont ras-le-bol des leçons et de l’hypocrisie de nos élites en lévitation.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/charles-consigny-les-francais-en-ont-ras-le-bol-des-lecons-de-morale-de-nos-elites-en-levitation-4E6AZZ2F6FBBBIXM457WQQTNNU/

Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-07-14 16:30:00

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Tentative d’assassinat contre Donald Trump : “La campagne présidentielle est presque déjà jouée”

Tentative d’assassinat contre Donald Trump : "La campagne présidentielle est presque déjà jouée"




“Si les élections se jouaient aujourd’hui, je n’ai pas de doute que Donald Trump l’emporterait.” Pour Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des États-Unis, la tentative d’assassinat contre l’ex-président républicain, lors d’un meeting samedi 13 juillet en Pennsylvanie, “chamboule totalement la campagne américaine”. Après cette fusillade, dont l’ancien pensionnaire de la Maison-Blanche est ressorti blessé à l’oreille, avec du sang sur le visage mais le poing levé, “Donald Trump a fait son entrée dans l’histoire des héros américains”, estime la politologue.”Cette image d’un candidat ensanglanté, qui se relève avec sang-froid, déterminé, le drapeau américain flottant en fond, restera gravée dans les mémoires”, poursuit la spécialiste. Un symbole qui contraste avec les difficultés actuelles du président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, mais dont les doutes grandissent sur sa capacité à diriger le pays, alors qu’il est apparu affaibli ces dernières semaines. “On a, d’un côté, un candidat solide comme un roc, et de l’autre, un président qui a perdu de son aura politique. Biden va avoir extrêmement de mal à rivaliser”, analyse-t-elle.Risque de polarisation politiqueQuelques heures après le choc, les Etats-Unis se réveillent dans la crainte d’un regain des tensions politiques. Bien que l’assaillant présumé, Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, a été identifié par le FBI comme étant un militant républicain, cela n’a pas empêché les partisans de Donald Trump de se déchaîner contre le camp Biden, l’accusant d’avoir ouvert la voie à l’agression en multipliant, selon eux, les appels à la haine contre leur candidat. Le sénateur de l’Ohio, James David Vance, potentiel colistier de Donald Trump, a déclaré sur les réseaux sociaux que la fusillade “n’était pas simplement un acte isolé”, rapporte le Washington Post, qui énumère des dizaines de déclarations accusatrices contre l’actuel président des États-Unis. @lexpress L’ex-président américain Donald Trump, blessé à l’oreille, a échappé samedi à une tentative d’assassinat lors d’un meeting d’une campagne électorale désormais bouleversée. Donald Trump, âgé de 78 ans, a été évacué, le visage ensanglanté, après la fusillade survenue à Butler, en Pennsylvanie (nord-est). Avant que les agents ne l’emmènent jusqu’à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. #Trump ♬ original sound – L’Express – L’Express “Les attaques contre les démocrates sont inimaginables, poursuit Nicole Bacharan. Les plus fervents supporters de Donald Trump, qui accusent depuis des mois Joe Biden et l’État profond américain de manipuler la justice pour faire emprisonner leur candidat, estiment aujourd’hui qu’on a voulu le faire assassiner.” Le corps républicain retourne désormais la rhétorique du président des États-Unis à son encontre, résumant la campagne à une bataille entre “la démocratie”, incarnée par Donald Trump, et “le fascisme”, que seraient les démocrates.Cette tentative d’assassinat n’est pas sans rappeler celle dont a été victime l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro il y a quelques années, un des alliés de Donald Trump à l’international. Attaqué au couteau lors d’un acte de campagne dans la ville de Juiz de Fora, en 2018, cet événement avait permis au populiste de galvaniser ses soutiens et de l’emporter. “Nous ne sommes pas à l’abri d’un scénario similaire”, estime Nicole Bacharan.Les tentatives de violences à l’encontre de présidents américains sont nombreuses dans l’histoire des États-Unis. Le pays ne les banalise pas pour autant. “Souvent, cela amène à une demande politique en faveur de plus d’ordre et de sécurité, une thématique favorable aux Républicains, ce qui laisse à penser que la campagne est pratiquement déjà jouée”, conclut la spécialiste.



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Publish date : 2024-07-14 11:55:00

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Médicaments contre l’obésité : l’histoire d’une révolution scientifique

Médicaments contre l’obésité : l’histoire d’une révolution scientifique




C’est l’histoire de beaucoup d’efforts. Et de quelques hasards aussi, il y en a tant dans la recherche médicale. Sans cette part d’aléa, pas de Saxenda, de Wegovy (Novo Nordisk) ou de Mounjaro (Eli Lilly), ces médicaments prescrits depuis une dizaine d’années contre le diabète, et qui se sont récemment révélés efficaces pour lutter contre l’obésité. Ils pourraient permettre à des millions de personnes de “vivre mieux” et “plus longtemps”, en aidant à réguler leur appétit.Déjà autorisés aux Etats-Unis, et en cours d’évaluation en Europe pour cette indication, ces traitements pourraient faire perdre une dizaine de kilos aux patients en quelques mois, grâce à de simples injections. De quoi leur éviter de lourdes opérations chirurgicales, sujettes à complications. Mieux encore : des études récentes, dont les dernières sont parues pas plus tard qu’au début du mois, indiquent que ces médicaments pourraient également avoir une action protectrice contre certains cancers, ainsi que plusieurs maladies neurodégénératives, d’Alzheimer à Parkinson.Les recherches sur ces bénéfices inattendus sont toujours en cours. Et comme tout médicament, ces molécules ne sont évidemment pas sans effets indésirables, et doivent être utilisées avec prudence. Mais, aux yeux de nombreux spécialistes, ces substances présentent déjà tout d’une nouvelle révolution médicale, de par les nombreux bénéfices qu’elles semblent apporter, et les perspectives ainsi ouvertes. Un accomplissement scientifique important, dont les premières pierres ont été posées il y a près de quarante ans, et qui n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis.L’épopée scientifique à l’origine de ces nouveaux médicaments débute dans les années 1980, dans un laboratoire du Massachusetts, General Hospital, prestigieux établissement médical américain. A l’époque, le disco se meurt et la biochimie renaît un peu partout dans le pays. De nouvelles techniques d’analyse mettent en ébullition la recherche. Basées sur l’ADN recombinant, elles permettent d’isoler bien des processus moléculaires, jusqu’alors inconnus. Un jeune et ambitieux endocrinologue, Joel Habener, tout juste en fonction, en profite pour se choisir un nouveau sujet d’étude. Ce sera le glucagon, une hormone qui régule l’insuline, et donc le diabète.Une molécule trouvée sans le vouloirLa chance entre en scène une première fois, en 1982 : en cherchant comment la substance est produite par l’organisme, Joel Habener et son équipe tombent par hasard sur deux autres molécules jamais vues jusqu’ici. D’éprouvettes en tubes à essais, l’endocrinologue remarque que celles-ci ressemblent au glucagon. Il les appelle “peptide de type glucagon”, ou “glucagon-like peptide” (GLP), en anglais. Tous les nouveaux “anti-obésité” actuels vont reposer sur cette famille d’hormones. Mais les scientifiques de l’époque ne savent rien de l’importance de cette découverte.La trouvaille apparaît même relativement banale : des nouvelles molécules sécrétées par l’organisme, on en griffonne alors tous les jours sur les comptes rendus d’expérience de l’époque. “Personne n’aurait pu prédire à ces substances un tel succès”, sourit aujourd’hui Richard Goodman, biologiste américain et coauteur de la première étude mentionnant les GLP, aux côtés de Joel Habener. L’histoire aurait donc pu s’arrêter là, à cette simple publication faisant office d’inventaire, et que l’on peut lire dans les archives de la revue scientifique PNAS.Mais au lieu de remiser ces substances au placard, une poignée d’irréductibles curieux, Joel Habener, bien sûr, mais aussi des scientifiques comme Svetlana Mojsov, Daniel Drucker ou Jens Juul Holst au Danemark décident de les analyser. Ils les injectent dans des cellules, puis dans des animaux. Une première étude est publiée, puis une deuxième. Les chercheurs comprennent que les GLP sont produits par des cellules du pancréas et de l’intestin. Et qu’en plus de jouer un rôle dans le diabète, comme le glucagon, ils régulent aussi la digestion et la satiété, mécanismes jusqu’ici bien mystérieux. A la fin du repas, le corps en sécrète, ce qui pousse à s’arrêter de manger et facilite les efforts des intestins.De quoi donner à ces recherches une tout autre tournure. Réguler le sentiment d’être rassasié, agir sur l’absorption des aliments, en voilà des effets intéressants, se disent les spécialistes. En parallèle, les travaux sur son intérêt dans la lutte contre le diabète se poursuivent. En 1992, un essai clinique montre l’efficacité des GLP sur cette pathologie. En 2014, puis en 2017, deux molécules semblables à GLP-1, le liraglutide (Saxenda) et le sémaglutide (Ozempic), spécialement développées contre le diabète, sont finalement autorisées aux Etats-Unis. La saga scientifique contre l’obésité, elle, n’a pas vraiment commencé.”Tout le monde s’est mis à vomir”La première commercialisation comme “anti-obésité” d’un dérivé de GLP-1 n’a été autorisée par la FDA, l’agence américaine, qu’en 2021. Trois décennies donc après la découverte du rôle de cette famille de molécules. Pourquoi a-t-il fallu autant de temps ? “Si l’effet coupe-faim des GLP-1 était connu des spécialistes depuis longtemps, son usage pharmaceutique, lui, n’allait pas du tout de soi”, retrace dans un fou rire Jens Juul Holst, chercheur à l’université de Copenhague, spécialiste des GLP.Jens Juul Hoslt a été l’un des premiers à prouver que l’on pouvait injecter des GLP à des humains, et que les effets observés jusqu’ici en laboratoire sur les organes digestifs fonctionnaient aussi lors d’essais cliniques, qu’il a organisés dès 1998. Mais rien ne s’est passé comme prévu : “On avait bien un effet sur l’appétit, mais les pertes de poids observées étaient faibles. Et surtout, les volontaires s’étaient mis à vomir partout, comme s’ils avaient trop mangé”, rembobine Jens Juul Holst, désormais collaborateur du laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk. Qui plus est, à l’époque, l’obésité n’est pas entièrement considérée comme une maladie. La piste se finit en cul-de-sac.Un nouveau hasard va relancer la piste du “coupe-faim”. Dans les années 2000, les industriels tentent d’optimiser les effets des GLP-1 sur le diabète, sans trop se soucier des aspects liés à la régulation de l’appétit. Les équipes de Novo Nordisk, pour ne parler que du fabricant arrivé le premier sur le marché, manipulent la structure de la molécule, sa composition, sa forme. Jusqu’à parvenir à modifier la manière dont elle est absorbée. Surprise : quand la molécule met du temps à être consommée, les pertes de poids observées augmentent, les nausées s’amoindrissent. “C’est la véritable contribution de l’entreprise et de la scientifique Lotte Bjerre Knudsen, alors responsable de ces produits, : avoir réussi à trouver les bonnes formules et les bons dosages”, reprend Jens Juul Holst.Ce qui n’était alors qu’une observation de laboratoire est confirmée, quelques années plus tard, par les données récoltées sur les patients diabétiques qui en consomment depuis 2014 et qui ont été nombreux à rapporter à leur médecin une perte de poids et un attrait moindre pour la nourriture. Les industriels, Novo Nordisk d’abord, puis Ely Lily ensuite, également en pointe en la matière, mènent des essais complémentaires sur les personnes obèses. Les premiers résultats confirment un réel bénéfice sur le poids, mais aussi sur les pathologies associées à l’obésité. Il y a bien sûr des effets secondaires. Mais ils se limitent la plupart du temps à des nausées, des diarrhées ou des inflammations du pancréas, si le produit est utilisé dans les bonnes conditions.De l’obésité à Alzheimer ?Aujourd’hui, les dérivés de GLP-1 sont encore en cours d’examen par les institutions françaises. Des interrogations subsistent, notamment au sujet du remboursement auquel les patients pourraient prétendre. Leur efficacité, elle, ne semble plus à prouver. Mais les autorités ont longuement hésité avant de prêter une oreille aussi attentive à ce type de produit. Le secteur est encore hanté par le scandale du Mediator, ce coupe-faim lui aussi présenté comme révolutionnaire, et dont les laboratoires Servier avaient caché la forte toxicité sur le cœur. Avant cette affaire, d’autres pilules du genre, du dérivé d’amphétamines à l’Acomplia de Sanofi ont, elles aussi, été abandonnées car trop dangereuses.Pour être efficaces, les GLP-1 doivent être consommés durant des années. Sitôt le traitement arrêté, les kilos reviennent, comme l’indique une étude publiée en 2023 dans Journal of the American Medical Association (JAMA). Difficile de connaître les conséquences que des traitements aussi long pourraient avoir sur l’organisme. Mais ils ne semblent pas perturber le cœur, contrairement à leurs prédécesseurs tombés en disgrâce. Au contraire : “La molécule réduit jusqu’à 20 % le risque de faire une crise cardiaque ou un AVC”, raconte Dan Drucker, autre pionnier du GLP-1, collaborateur Novo Nordisk lui aussi. C’est ce qu’a observé le scientifique, sur des souris en 2009, puis plus récemment sur l’homme. Un argument massue pour les agences de sûreté du médicament.Dan Drucker et Joel Habener, le découvreur de GLP-1, ont tous les deux fréquenté le Massachusetts General Hospital à l’époque des premières découvertes des années 1980. Puis ils se sont perdus de vue, œuvrant chacun de leur côté. Ils se sont retrouvés à la remise du prix de la Fondation Warren Alpert, en 2020, en compagnie de Jens Juul Holst, pour recevoir une récompense partagée. Le trio est désormais pressenti pour le prix Nobel de médecine. Ils en sont persuadés : l’aventure ne fait que commencer. Et ils ne sont pas les seuls à penser cela : dans les laboratoires de biochimie, de plus en plus de scientifiques sont convaincus que GLP-1 n’avait pas livré tous ses secrets.”Nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère”De récentes évolutions pourraient leur donner raison. En mars 2024, les Etats-Unis ont approuvé Wegovy pour prévenir les accidents cardiovasculaires chez les personnes en surpoids, achevant de reconnaître son intérêt contre les maladies cardiaques. En mars, des scientifiques présentaient en congrès des résultats préliminaires sur les malades du sida et les effets secondaires de la trithérapie. En avril, une équipe annonçait dans The New England Journal of Medicine une action bénéfique contre Parkinson. En juillet, des travaux parus dans JAMA faisaient état d’un effet protecteur sur une dizaine de cancers. Et de nombreuses expériences laissent entendre qu’un effet contre Alzheimer est possible. De quoi renforcer l’attente autour de ces molécules.Assez, aussi, pour couper court à l’émergence d’inquiétudes sur de potentiels nouveaux effets indésirables, allant de la multiplication des idées suicidaires à un impact sur la vision. Ces affections, bien que rares, font l’objet d’enquêtes, notamment par Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé qui a indiqué renforcer sa “vigilance”, dans un communiqué publié le 5 juillet. Des mesures de précaution avant tout, car à ce stade rien n’indique que ces manifestations soient directement imputables à la prise de GLP-1, ni qu’elles sont suffisamment fréquentes pour rendre ces médicaments plus nocifs que bénéfiques.Les scientifiques ne connaissent pas encore tous les mécanismes à l’origine de ces effets protecteurs. Perdre du poids aide certes au bon fonctionnement de l’organisme, de manière générale. Mais la molécule semble aussi agir directement sur les pathologies. Au début de l’année 2024, Dan Drucker et son équipe ont fait une nouvelle découverte allant dans ce sens. GLP-1 limite les réactions inflammatoires en modulant l’activité cérébrale qui en est responsable. De quoi susciter beaucoup d’espoir, car l’inflammation est à l’origine de nombreuses maladies. “Nous ne sommes qu’au début d’une nouvelle ère”, s’enthousiasme le spécialiste. L’aventure scientifique ne fait que commencer.



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Author : Antoine Beau

Publish date : 2024-07-14 07:30:00

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Ecoles françaises en Turquie : pourquoi la crise couve entre Paris et Ankara

Ecoles françaises en Turquie : pourquoi la crise couve entre Paris et Ankara




Les jeunes turcs pourraient ne plus pouvoir effectuer leur scolarité dans les établissements français d’Istanbul et Ankara, par décision du gouvernement dirigé par Recep Tayyip Erdogan. Cette annonce fait suite à une série de désaccords entre les systèmes éducatifs français et turcs. Dans un courrier adressé, vendredi 12 juillet, aux parents d’élèves, l’Ambassade de France à Ankara les a informés du risque de voir, dès “l’année scolaire 2024-2025”, les élèves turcs interdits de s’inscrire dans les établissements français. Ils constituent pourtant l’écrasante majorité des 2 000 élèves qui y sont accueillis.Au cœur du désaccord : l’exigence d’Ankara, depuis plusieurs années, d’un principe de “réciprocité”. Le gouvernement turc souhaite en effet pouvoir ouvrir des écoles turques reconnues par l’Etat en France, comme il existe des écoles françaises en Turquie. Face au refus de la France, la Turquie a soudainement durci sa position le 2 juillet dernier. Dans une “note verbale des autorités turques”, celles-ci ont prévenu que, faute d’accord, il serait désormais interdit aux écoles françaises d’accueillir de jeunes turcs. “Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi”, a affirmé le ministre turc de l’Education, Yusuf Tekin, dans un entretien publié par le journal Haberturk.Il a même dénoncé, ce samedi 13 juillet, l’arrogance” de la France. “Il faut conclure un accord bilatéral, et le problème sera résolu, mais ils n’en veulent pas non plus. Bref, ils sont arrogants. C’est pourquoi nous n’avons pas encore trouvé de solution”, a ajouté le ministre. “Ces écoles ont énormément apporté à la relation bilatérale franco-turque depuis des décennies. Nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre les négociations avec la ferme intention de les voir aboutir”, a néanmoins promis auprès de l’AFP l’ambassadrice de France à Ankara, Isabelle Dumont.Adapter les programmes français au paysSelon une source proche du dossier, le gouvernement turc a aussi demandé que les programmes scolaires suivis par les établissements français en Turquie “se rapprochent” désormais de ceux suivis dans les écoles turques, “pour au moins quelques matières”. Il n’est cependant pas question d’inclure des cours de religion, tels que veut les imposer dans les programmes scolaires le président Recep Tayyip Erdogan, a précisé cet interlocuteur.”La France était prête à mettre en vigueur ce qu’on appelle les parcours intégrés, déjà appliqués par les écoles françaises d’autres pays”, a expliqué cette source. Ces derniers consistent, pour les élèves autochtones, à suivre quelques matières spécifiquement adaptées – comme la géographie – dans la langue du pays, en l’occurrence en turc. “Mais les autorités turques ont récemment et soudainement “haussé le ton et mis la pression”, a ajouté cet interlocuteur.Un parent d’élève joint par l’AFP, sous couvert d’anonymat, a expliqué que “les parents turcs qui optent pour ces écoles veulent justement que leurs enfants puissent suivre un enseignement laïc et scientifique”. Alors que les programmes turcs sont de plus en plus axés sur les valeurs traditionnelles, la morale et la famille, au détriment notamment des langues étrangères et des cours de sciences.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/ecoles-francaises-en-turquie-pourquoi-la-crise-couve-entre-paris-et-ankara-AAE2CSXUVFFU5M43DF4ZTO4XIA/

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Publish date : 2024-07-13 13:03:25

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Gaza : au moins 71 morts dans une frappe sur un camp de déplacés, selon le Hamas

Gaza : au moins 71 morts dans une frappe sur un camp de déplacés, selon le Hamas




L’armée israélienne a indiqué, ce samedi 13 juillet, avoir visé deux hauts dirigeants du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. “L’armée a visé Mohammed Deif et Rafa Salama […] qui étaient deux cerveaux du massacre du 7 octobre”, a-t-elle indiqué dans un communiqué, sans préciser si les deux hommes étaient morts. “La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas et où, d’après nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents et où il n’y avait pas de civils”.Il s’agit, selon le Hamas, “de fausses allégations visant à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre”. Car le mouvement islamiste palestiniena fait état, lui, d’au moins 71 morts et 289 blessés dans une frappe israélienne sur le camp de déplacés d’al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza.Le ministère de la Santé de son gouvernement a dénoncé, dans un communiqué, “un massacre odieux de l’occupation (Israël, NDLR) contre des citoyens et des déplacés dans la zone al-Mawasi de Khan Younès”. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a répondu examiner ces informations.Effondrement du système de santéLe bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benyamin Netanyahou avait “donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas”. Il “a été mis au courant des développements” et “fera une évaluation de la situation aujourd’hui” avec des responsables sécuritaires, d’après son bureau.La zone d’al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younès, avait été déclarée “zone humanitaire” par Israël, en théorie sûre pour les déplacés. “Il reste de nombreuses dépouilles de martyrs éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l’on ne peut atteindre en raison des tirs intenses de l’occupation”, a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, estimant qu’il s’agissait d’un “nouveau massacre”.Les victimes ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. A l’hôpital koweïtien de Rafah, le directeur Suhaib al-Hams, a indiqué que la plupart des blessures étaient graves, dont des amputations. Il a qualifié la situation de “vrai désastre qui survient en plein effondrement du système de santé”, d’après un communiqué.L’Unrwa, agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, estime qu’environ 1,5 million de personnes se trouvent dans le secteur d’al-Mawasi, à Khan Younès et Rafah, a indiqué une porte-parole à l’AFP. Cette dernière semaine, quatre écoles abritant des déplacés ont été visées en quatre jours par des frappes, faisant au moins 49 morts, d’après des sources à Gaza dont le Hamas. Israël avait dit viser des “terroristes”.



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Publish date : 2024-07-13 13:10:14

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EN DIRECT. Gabriel Attal élu président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale

EN DIRECT. Gabriel Attal élu président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale




Les tractations se poursuivent depuis cinq jours au sein du Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives mais sans majorité absolue, pour s’accorder sur le nom d’un (ou d’une) potentiel Premier ministre. Celui d’Huguette Bello a surgi, vendredi 12 juillet au soir, comme prétendante pour Matignon – mais n’a pas encore été validé par tous. La désunion qui gagne le camp présidentiel a suscité l’agacement d’Emmanuel Macron, qui a déploré un “spectacle désastreux”. La droite, elle, aussi se déchire sur la proposition du président de former une “coalition” Républicaine.Les infos à retenir⇒ Gabriel Attal élu à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale⇒ Les communistes et LFI poussent le nom d’Huguette Bello comme Première ministre⇒ Rachida Dati s’exprime en faveur d’une coalition de la droite républicaine avec le camp présidentielAccusée de collusion avec le RN, Braun-Pivet dénonce une polémique “nauséabonde”La présidente sortante de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé ce samedi par la voix de son entourage une polémique “nauséabonde”, après avoir été accusée d’avoir “pactisé avec le RN” pour conserver sa place au Perchoir. Selon un article du Figaro paru vendredi soir, relayé notamment à gauche, elle aurait noué une “entente tacite” avec le Rassemblement national pour obtenir sa réélection à la présidence de l’Assemblée, jeudi prochain.”Indignité et déshonneur”, a ainsi écrit sur X la députée LFI Clémence Guetté, affirmant que Yaël Braun-Pivet “aurait déjà pactisé avec le RN, échangeant leur soutien contre des postes”. “Un long naufrage moral et politique de la Macronie”, a insisté celle dont le nom a été poussé par son camp pour incarner l’alliance de gauche à Matignon.Pour l’entourage de la présidente sortant de l’Assemblée, qui dénonce “la haine de LFI” à son encontre, “cette tentative nauséabonde d’une nouvelle polémique n’a aucun sens”. “Il n’est nul besoin des voix du RN pour qu’une candidature issue du bloc central réunisse plus de voix que le Nouveau Front populaire ou le RN lui-même”, affirme-t-on de même source.Gabriel Attal officiellement élu président du groupe des députés RenaissanceSeul candidat, Gabriel Attal a été officiellement élu à la tête du groupe Renaissance – particulièrement affaibli – à l’Assemblée. Avant cette élection, il avait déjà proposé de renommer le groupe “Ensemble pour la République”, dans une volonté de le rendre “incontournable” pour dégager des “majorités de projets et d’idées”.Le Premier ministre a obtenu 84 voix sur les 98 députés inscrits à ce scrutin interne. 7 ont voté blanc et 7 autres se sont abstenus. Il prendra réellement ses fonctions de président de groupe jeudi prochain, à l’ouverture de la 17e législature, marquée par l’élection à la présidence de l’Assemblée. D’ici là, au nom de la séparation entre pouvoirs exécutif et législatif, le gouvernement devra avoir été déclaré comme démissionnaire, ce qui pourrait intervenir mardi à l’issue d’un Conseil de ministres, selon une source gouvernementale.Bercy abroge un prêt de 1,3 million d’euros accordé par un haut fonctionnaire, élu RN-LRUn prêt de 1,3 million d’euros accordé à une entreprise par un haut fonctionnaire de Bercy, député RN-LR, a été abrogé ce samedi matin au Journal officiel après des révélations du Monde. “L’arrêté du 5 juillet 2024 relatif au versement d’une aide au soutien de la trésorerie de la société Vitis Gallica est abrogé”, selon le Journal officiel.Alexandre Allegret-Pilot, nouveau député de l’union entre le Rassemblement national (RN) et le président contesté du parti Les Républicains (LR) Eric Ciotti, avait autorisé cette aide financière pour cette société qui “n’existe pas ou pas encore”, via un arrêté signé le 5 juillet, entre les deux tours des élections législatives anticipées, a révélé jeudi le Monde. L’entreprise n’a en effet pas de numéro de Siret (numéro d’identification d’un établissement). “Des vérifications internes sont en cours et aucun argent n’a été versé”, a affirmé Bercy à l’AFP ce matin.Mélenchon approuve l’option Huguette Bello pour MatignonEt si c’était elle ? Depuis hier soir, communistes et Insoumis mettent la pression sur le Parti socialiste en poussant pour l’option Huguette Bello à Matignon. La présidente du conseil régional de La Réunion, et ancienne députée du groupe communiste, “a effectivement l’étoffe, l’épaisseur pour pouvoir remplir cette fonction” de Première ministre d’un gouvernement de gauche, a assuré le patron du PCF, Fabien Roussel, sur BFMTV.Jean-Luc Mélenchon a lui aussi approuvé cette “solution” qui “ferait honneur à tous”, avec une “femme racisée et féministe antiraciste”. Huguette Bello, 73 ans, est proche des Insoumis et figurait sur leur liste aux Européennes. Selon le triple candidat à l’élection présidentielle, “Insoumis, communistes et verts”, “trois formations au moins sont d’accord” pour soutenir cette candidature pour Matignon.Les socialistes, eux, défendent la candidature de leur premier secrétaire, Olivier Faure. Huguette Bello, “c’est une proposition sérieuse pour des gens qui ne veulent pas gouverner”, réagit une source socialiste. “Le vrai sujet va devenir Faure ou Mélenchon.” @lexpress 🤔 Qui sera Premier ministre ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais ce n’est pas la bonne. Notre journaliste Olivier Pérou, du service Politique de L’Express, vous explique. #politique #france #législatives #macron #newsattiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound – L’Express – L’Express Un “Conseil national” du PS ce samediLe Parti socialiste tient un “conseil national” ce samedi pour soumettre une proposition aux “partenaires” de la coalition de gauche et des “modalités de désignation”. “A ce stade, “le PS constate qu’il n’y a pas de consensus général qui se dégage au sein du Nouveau Front populaire”, notamment sur le nom d’un potentiel Premier ministre, souligne l’eurodéputé Pierre Jouvet, secrétaire général du parti.Rachida Dati veut “soutenir une coalition”La ministre de la Culture, Rachida Dati, a appelé vendredi la droite républicaine, nouveau nom du groupe LR à l’Assemblée, à soutenir une coalition avec le camp présidentiel, dans un entretien au journal Le Parisien. “Nos électeurs ne nous pardonneront pas d’avoir refusé la main tendue par le président de la République alors qu’il s’agit d’éviter le chaos du pays”, a-t-elle ajouté.Le nouveau président du groupe LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a quant à lui rejeté d’emblée le principe “d’une coalition gouvernementale”, mais laissé la porte ouverte à un “pacte législatif”. Il s’articulera autour de “propositions de loi qui seront mises sur la table de l’Assemblée nationale pour répondre aux problèmes du pays sans attendre” et dont la priorité sera “la revalorisation de la France qui travaille”, a-t-il détaillé.



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Publish date : 2024-07-13 13:27:44

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L’exposition à voir : Jean-Charles Gil, un artiste sur la pointe des pieds

Silvacane




Il en a bavé, Jean-Charles Gil, pour atteindre les sommets de son art… “Mes pieds n’étaient pas prédisposés à la danse mais il n’était pas imaginable de renoncer”, raconte-t-il aujourd’hui, après plus de vingt années passés à fouler les plus grandes scènes internationales et presque autant comme chorégraphe à la tête du Ballet d’Europe fondé à l’orée du XXIe siècle. Il y a eu les débuts chez Roland Petit qui le nomme danseur étoile en 1979, puis les tournées mondiales en “guest”, du Ballet national du Canada au Béjart Ballet de Lausanne avec l’inoubliable Sacre du Printemps, en passant par le Met de New York, la Scala de Milan ou l’Opéra de Paris qui lui offre le rôle-titre dans Roméo et Juliette au milieu des années 1980, et enfin l’ultime étape étoilée au sein des Ballets de Monte-Carlo.Qu’il ait dansé pour les autres ou fait danser les autres, cette histoire de pieds ne l’a jamais quitté. Un lien puissant tissé avec ses demi-pointes, nourri de sueur, de tourments, de joie aussi. Ces chaussons, qui sont pour un danseur une sorte de seconde peau, un témoin des doutes et des triomphes, un complice au long cours parfois mué en bouc émissaire, sont désormais au cœur de la création plastique de Jean-Charles Gil, 64 ans aujourd’hui. Il les recycle, les assemble en compositions, à mi-chemin entre l’installation et la sculpture.”Irradiance / Mandala”, 2018.Même s’il se consacre totalement à cette nouvelle forme d’expression depuis seulement cinq ans, l’ex-danseur-chorégraphe l’a longuement mûrie. En 1998, déjà, comme un exutoire qui le conduirait deux décennies plus tard à s’assumer plasticien à part entière, il avait élaboré une première œuvre à partir du parcours de la ballerine Paola Cantalupo, de ses chaussons portés petite fille jusqu’aux pointes arborées par la danseuse étoile des Ballets de Monte-Carlo. Puis, une fois l’aventure du Ballet d’Europe derrière lui, Jean-Charles Gil a pu donner libre cours à cet élan créateur. Sur la pointe des pieds, tant l’homme reste discret, œuvrant à l’abri des bruits du monde dans son domaine agricole sur les rives de la Durance.Non loin de là, l’abbaye de Silvacane, joyau cistercien de la Provence, accueille cet été une vingtaine de ses œuvres (jusqu’au 8 septembre), dont une sculpture créée spécialement pour les lieux, Inclusion, qui trône sous les voûtes du réfectoire. Une pièce de 60 kilos faite de chaussons comprimés en ballots par une usine de recyclage que l’artiste a incisée sur le côté “pour libérer d’une partie de sa masse ce matériau prêt à être jeté”.”Marioupol”, 2022.Exhumés des réserves de compagnies, usés ou neufs, avec ou sans rubans, rangés en rang d’oignons, déployés en mandala ou accumulés pêle-mêle, les chaussons, transfigurés par ces assemblages chaque fois renouvelés, “portent tous de l’existence et du vécu”, souligne l’artiste. Mais exit l’exutoire du balbutiement de 1998 ; dorénavant, il revendique “une démarche volontaire d’observation, de mémoire et de recherche esthétique” autour d’un matériau qui l’a accompagné toute sa vie de danseur. Ces histoires personnelles s’inscrivent d’ailleurs parfois dans la grande, à l’instar de Marioupol, réalisée après le bombardement du théâtre ukrainien par l’armée russe en mars 2022. Au cours de l’élaboration de cette pièce traversée par un jet de peinture rouge, Jean-Charles Gil a même fait intervenir des militaires pour tirer de vraies balles sur les chaussons d’enfants qui la composent. Symbole du désir et des souffrances menant à la grâce, l’objet n’est plus ici que détresse pure.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/art/lexposition-a-voir-jean-charles-gil-un-artiste-sur-la-pointe-des-pieds-4EQAM37YUBBJ7FMAQ2MMDK4PNA/

Author : Letizia Dannery

Publish date : 2024-07-13 09:00:00

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Qui est Huguette Bello, possible candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon ?

La présidente du conseil régional de La Réunion, Huguette Bello, s'exprime lors d'un meeting de La France insoumise pour les élections européennes à Villepinte le 16 mars 2024.




La discussion remonte à août 2023. Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, est alors en déplacement sur l’île de la Réunion. Aux côtés de la présidente de la région, Huguette Bello, celui-ci tient un portrait très élogieux de celle qu’il dit “connaître depuis plus de dix ans”. “Par-delà les débats et les différences politiques qui peuvent exister, Huguette Bello est une grande républicaine, qui a toujours mis au cœur de son engagement politique la question de l’éducation de nos enfants”, déclare Gabriel Attal.Moins d’un an plus tard, cette même Huguette Bello est désormais en passe de devenir la candidate officielle du Nouveau Front populaire pour succéder à Gabriel Attal au poste de Premier ministre.Car depuis ce dimanche 7 juillet et ce résultat auquel personne ne s’attendait, les négociations au sein de l’alliance de gauche patinent. Si le NFP répète chaque jour à qui veut l’entendre qu’il compte bien gouverner, impossible pour eux de se mettre d’accord sur un nom pour le poste de Premier ministre. La France insoumise insiste pour voir l’un des leurs à Matignon : Clémence Guetté, Mathilde Panot, Manuel Bompard, et pourquoi pas même Jean-Luc Mélenchon.En face, les socialistes n’en démordent pas : Olivier Faure, le patron du parti, est selon eux la seule personnalité en capacité de pouvoir diriger le gouvernement sans se voir immédiatement censuré.Députée pendant vingt-trois ansVient alors en cette fin de semaine une proposition de nom du PCF, révélée ce vendredi 12 juillet par le journal L’Humanité. Celui de la présidente du conseil régional de la Réunion, Huguette Bello, qui pourrait faire office de passerelle entre les différentes chapelles du Nouveau Front populaire.Agée de 73 ans, Huguette Bello fut députée de la Réunion de 1997 à 2020, où elle a notamment siégé pendant près de treize ans dans les rangs du groupe GDR, associant des élus communistes et d’outre-mer. Elue maire de Saint-Paul en 2020, deuxième plus grande ville de l’île, celle-ci doit alors démissionner de son poste à l’Assemblée nationale. Avant de prendre un an plus tard la tête du conseil régional de la Réunion, en 2021, l’emportant de justesse contre le président sortant soutenu par les Républicains, Didier Robert.Si Huguette Bello a bâti l’essentiel de sa carrière politique aux côtés du camp communiste, ces dernières années ont davantage été marquées par une bascule vers La France insoumise. Elle avait ainsi officiellement soutenu Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle 2022, et figurait même en dernière position, symbolique, de la liste de Manon Aubry pour les élections européennes.De quoi faire d’elle une candidate pouvant satisfaire les Insoumis : le député Antoine Léaument, proche de Jean-Luc Mélenchon, a déclaré ce vendredi au micro de BFMTV qu’Huguette Bello serait “un très bon nom” pour Matignon. Même mot d’ordre pour les écologistes, qui souhaitent que ces tractations pour Matignon aboutissent au plus vite : la députée Sandra Regol, interrogée par Franceinfo, souligne qu’Huguette Bello présente “trois éléments positifs : elle est une femme, elle est ultramarine et elle a de l’expérience”.Toujours selon L’Humanité, ce serait dans le camp socialiste que cette proposition réjouit pour l’instant le moins. Mais alors que les négociations ne semblent pas avancer, l’hypothèse de ne pas voir un proche direct de Jean-Luc Mélenchon briguer Matignon pourrait faire pencher la balance. Comme celle de proposer la première cheffe de gouvernement française originaire des départements et régions d’outre-mer.Une adversaire plus ardue pour le camp présidentiel ?Huguette Bello possède un autre avantage : elle s’est tenue éloignée des querelles partisanes de ces dernières semaines, ce qui signifie que le camp macroniste pourrait plus difficilement l’ériger en épouvantail. Hormis l’exemple de Gabriel Attal, l’ancienne ministre Aurore Bergé affirmait encore en avril dernier sur le réseau social X que la présidente de La Réunion était “une combattante de la dignité humaine et des droits des femmes”, ainsi qu’une parlementaire qui avait “marqué durablement notre Assemblée”.Des signes ne trompent peut-être d’ailleurs pas. Alors que son compte X était resté mutique depuis plus d’un mois, Huguette Bello s’est fendue ce vendredi d’une vidéo sur ses réseaux sociaux, aux airs de dépôt de candidature pour Matignon. Son intitulé : “Victoire du Nouveau Front Populaire à La Réunion !”. Après cinq jours d’âpres négociations, l’alliance de gauche tient peut-être son choix.



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Publish date : 2024-07-12 14:59:11

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De Ioulia Navalnaïa à “The Moscow Times”, Poutine accroît sa répression sur l’opposition russe

Ioulia Navalnaïa, veuve d'Alexeï Navalny, s'éloigne de sa photo après avoir allumé une bougie à la fin d'un service à l'église Sainte-Marie en l'honneur de l'opposant russe Navalny, le 4 juin 2024 à Berlin.




La mort d’Alexeï Navalny, le 16 février dernier, aura été un véritable choc aux yeux du monde. Le principal opposant à Vladimir Poutine, décédé durant son incarcération sibérienne, aura rappelé que le Kremlin était bien déterminé à poursuivre sa dérive ultra-autoritaire.Et de fait, depuis février, les principales autres figures d’opposition en Russie subissent une répression accrue de la part du pouvoir. Cette semaine fut tout particulièrement violente pour nombre d’entre eux, de Ioulia Navalnaïa au prix Nobel de la Paix Oleg Orlov, en passant par Vladimir Kara-Mourza ou le journal indépendant The Moscow Times. Tour d’horizon.Mandat d’arrêt, “terroriste”… Ioulia Navalnaïa, cible numéro 1 du Kremlin ?Elle a juré de poursuivre l’héritage de son mari Alexeï Navalny. Un message que semble prendre au sérieux le Kremlin, qui a placé ce jeudi 11 juillet Ioulia Navalnaïa sur la liste des “terroristes et extrémistes”. Deux jours plus tôt déjà, ce mardi 9 juillet, la justice russe avait annoncé que l’opposante était visée par un mandat d’arrêt pour “participation à un groupe extrémiste”. Son placement en détention provisoire avait même été prononcé en son absence, par un tribunal moscovite.En exil loin de la Russie, ce mandat d’arrêt et cette inscription à la liste des “terroristes” n’auront pas d’impact sur son quotidien. Mais le message est clair : si elle venait à faire son retour sur le sol russe, son arrestation serait immédiate. A l’image d’Alexeï Navalny, arrêté à l’aéroport de Moscou dès son retour en Russie le 17 janvier 2021.Pas de quoi effrayer la veuve d’Alexeï Navalny, qui a réagi avec son habituel ton caustique. “Mon Dieu, je n’ai pas regardé mon téléphone pendant une heure, et pendant cette heure, je suis déjà devenue une terroriste”, s’est ainsi moquée Ioulia Navalnaïa sur le réseau social X. “Il tue le mari et il inscrit la femme chez les terroristes. Typique de Poutine”, a-t-elle ajouté. “Quelle rapidité ! […] S’ils s’appliquent à ce point, c’est que Ioulia Navalnaïa fait tout comme il faut”, a également ironisé sur X l’ancienne porte-parole d’Alexeï Navalny, Kira Iarmych, elle aussi en exil.La diplomatie française a dénoncé dans un communiqué cette “étape supplémentaire dans la dérive autoritaire du régime russe”, et une “décision cynique et révoltante […] qui démontre la détermination du régime russe à entraver la reprise par Ioulia Navalnaïa du combat d’Alexeï Navalny”. Le chancelier allemand Olaf Scholz, de son côté, a condamné un “mandat d’arrêt contre le désir de liberté et de démocratie”.La peine de prison du prix Nobel de la Paix Oleg Orlov confirméeOleg Orlov foulera-t-il de nouveau un jour le sol russe en liberté ? Rien n’est moins sûr. Militant des droits humains âgé de 71 ans, notamment reconnu pour avoir cofondé l’ONG Memorial, co-lauréate du prix Nobel de la Paix 2022, celui-ci a vu sa peine de prison confirmée ce jeudi 11 juillet. Deux ans et demi derrière les barreaux… ou sûrement plus, lorsque l’on connaît les méthodes de répression en Russie.Contrairement à de très nombreux opposants au Kremlin, Oleg Orlov avait fait le choix de rester en Russie afin de “continuer le combat” contre Vladimir Poutine. Mais en février dernier, ses critiques acerbes et répétées de l’invasion de l’Ukraine lui avaient finalement valu d’être incarcéré. Une condamnation confirmée ce jeudi en appel, malgré un état de santé “fragile”, comme l’a rappelé la diplomatie française. Le Quai d’Orsay a dénoncé “un procès au cours duquel les droits de la défense ont été systématiquement bafoués” et un “nouvel exemple de la dérive autoritaire de la Russie”.Oleg Orlov, participant par visioconférence depuis sa cellule à plus de 900 km de Moscou, a tenu à apparaître combatif et sans dévier de ses positions. “Je ne regrette rien et ne me repens de rien”, a-t-il répété quelques minutes avant le début de l’audience, avant de “refuser” de répondre aux questions de la cour, qu’il a qualifiée d'”inique”.Il a ensuite comparé le système judiciaire russe à celui de l’Allemagne nazie, citant les propos de l’avocat américain Telford Taylor lors du procès de Nuremberg après la Deuxième Guerre mondiale. “Ils ont déformé, perverti et finalement réalisé la destruction totale de la justice et de la loi”, a-t-il répété, des mots à ses yeux “remarquablement adaptés pour caractériser l’état actuel” de la justice russe.L’hospitalisation inquiétante de Vladimir Kara-MourzaSa situation rappelle forcément la fin tragique d’Alexeï Navalny : Vladimir Kara-Mourza, l’une des figures éminentes de l’opposition russe, a été hospitalisé il y a quelques jours dans un établissement de soins pénitentiaire. De quoi susciter des craintes, alors que l’homme de 42 ans a gardé d’importances séquelles de deux empoisonnements dont il a été victime en 2015 et 2017.Vladimir Kara-Mourza, honoré par le jury du prix Pulitzer en mai dernier pour “ses articles passionnés écrits au péril de sa vie depuis sa cellule de prison”, est l’une des principales victimes du durcissement toujours plus violent du système répressif du Kremlin. Il fut ainsi condamné en avril 2023 à vingt-cinq ans de prison pour “trahison” et diffusion de “fausses informations” sur le conflit en Ukraine, une peine particulièrement lourde, même dans le contexte de répression accrue en Russie. Son lieu d’incarcération : la colonie pénitentiaire d’Orsk, en Sibérie, dont les conditions rappelant là aussi le traitement réservé à Alexeï Navalny.A la suite de son hospitalisation, ses proches se sont alarmés toute cette semaine de se voir refuser la possibilité de lui rendre visite, exprimant une grande inquiétude pour son état de santé. Son avocat Sergueï Safronov a enfin pu le rencontrer ce mercredi 10 juillet, a indiqué sur Facebook son collègue, l’avocat Vadim Prokhorov, constatant un état “relativement stable” de leur client. “Pendant six jours, les avocats n’avaient pas accès à Vladimir”, a-t-il écrit. Estimant qu'”actuellement, son état de santé est relativement stable”, celui-ci a également rappelé que son client souffrait de polyneuropathie, “une maladie chronique grave”.La veille, le même Vadim Prokhorov, cité par la chaîne Telegram antiguerre Reforum Journal, reprise par le canal des proches de l’opposant, avait estimé que son client était “en grand danger”. “L’état de santé de Vladimir se détériore depuis février 2023. Le 2 juillet, il se sentait comme d’habitude en rencontrant son avocat, mais tout peut changer très vite”, avait-il encore souligné, citant l’exemple de Navalny, mort en prison en février dans des circonstances troubles.Le pouvoir russe, de son côté, n’a fait que nier être responsable de la situation, et a affirmé ne rien pouvoir faire pour l’opposant russe “Malheureusement, nous n’avons pas la possibilité de suivre cette situation”, a affirmé cette semaine le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov lors d’un point de presse, affirmant qu’il ne s’agissait “pas d’une prérogative” du Kremlin.Le journal d’opposition The Moscow Times classé “indésirable”Les personnalités phares de l’opposition ne sont pas les seules victimes de cette semaine d’intense répression. Le média indépendant The Moscow Times a été classé ce mercredi “indésirable” en Russie, et donc interdit, a indiqué le bureau du procureur général russe. Lancé en 1992, peu après l’effondrement de l’URSS, le média, qui publie en langues anglaise et russe, avait déjà été désigné “agent de l’étranger” en novembre 2023, poussant la plupart de ses collaborateurs à quitter le pays.Cependant, le statut d'”organisation indésirable” est plus infamant encore, et rend ses collaborateurs passibles de poursuites au pénal en Russie. Ses journalistes… mais aussi ses lecteurs : selon le site d’information Mediazona, spécialisé dans les affaires judiciaires et la répression, des personnes ont été mises à l’amende simplement pour avoir partagé des liens ou des articles publiés par des organisations classées “indésirables”.Reporters sans Frontières a très vite réagi à cette annonce, et s’est dite “indignée par l’étiquetage du Moscow Times comme ‘organisation indésirable’, qui interdit toute activité dans le pays et expose son personnel à la prison. Il s’agit du 21e média stigmatisé par ce ‘statut’, en raison de leur couverture de la guerre en Ukraine”, a fustigé l’ONG. “Bien entendu, nous poursuivrons notre travail comme d’habitude : le journalisme indépendant. C’est un crime dans la Russie de Poutine”, a quant à lui assuré le fondateur du Moscow Times, Derk Sauer, dans un message publié sur X.



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Publish date : 2024-07-12 17:48:49

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Ruffin réac”, “Tondelier raciste”… A Pantin, les coulisses délirantes du meeting de la gauche de “rupture

Affiche du Nouveau Front Populaire le 3 juillet 2024 à Bordeaux




Et si c’était ici, dans ce discret restaurant situé dans la ville de Pantin, en Seine-Saint-Denis, que se jouait l’avenir d’une partie de la gauche ? Là, entre le mobilier de jardin et les guirlandes lumineuses de ce “tiers-lieu solidaire” (le Relais Pantin) qu’émergerait de quoi faire plier l’inexorable ascension de l’extrême droite en France ? C’est avec cet espoir que plusieurs centaines de personnes de tous âges, seules ou accompagnées, militantes ou non, ont fait le déplacement le 10 juillet au soir, quelques jours après la défaite du Rassemblement national et la remontée surprise du Nouveau Front populaire dans les urnes, pour assister au “grand meeting politique” organisé par le média “décolonial” Paroles d’Honneur.Qui est familier du vocabulaire militant imagine sans doute une réunion d’initiés à l’intitulé pompeux. Pas tout à fait : trois larges écrans retransmettent la soirée en direct. L’un dehors, côté guirlandes, l’autre à l’intérieur dans un premier espace, un dernier dans la grande salle où tout se passe. L’événement est aussi diffusé en direct sur la chaîne YouTube de Paroles d’Honneur, et suivi par plusieurs milliers de personnes. A ce jour, il a été visionné près de 40 000 fois.Pour cause : l’ensemble des personnalités et collectifs présents ce soir représentent à eux seuls l’équivalent d’une décennie de “luttes” du mouvement social. Et pour certains, autant de propos polémiques. De la militante décoloniale Houria Bouteldja au philosophe, économiste, et figure de Nuit Debout Frédéric Lordon, en passant par le mouvement écologiste radical des Soulèvements de la Terre et le collectif juif décolonial Tsedek. Plusieurs membres de la France insoumise, dont la députée fraîchement réélue Ersilia Soudais, assise dans les premiers rangs, et Amal Bentounsi, candidate déçue à Meaux, sont également de la partie.Discuter les grandes orientations stratégiques pour la gauche, mais quelle gauche ? Celle de François Ruffin, l’homme de terrain décidé à reconquérir l’électorat ouvrier ? Celle de Jean-Luc Mélenchon, le leader maximo des Insoumis ? Celle de Raphaël Glucksmann, le social-démocrate ? Ou celle de Marine Tondelier, la très pugnace cheffe des écologistes ? Dans quelques heures, un cap aura émergé, avec ses modes d’actions, ses idées directrices… Et ses cibles. Non pas seulement Jordan Bardella, auquel on dira qu’il peut aller “manger ses petits morts”, ni même Emmanuel Macron, “l’autre imbécile”, mais aussi des personnalités situées dans ses propres rangs. Quitte à faire passer les récentes “purges” au sein du clan Insoumis pour une répétition générale.Un “fasciste” peut cacher un social-traîtreIci, personne n’ignore qui est “l’ennemi”. L’extrême droite, le “fascisme”, ceux contre lesquels le Nouveau Front populaire a obtenu, dira-t-on dans l’assemblée, un “sursis”. Mais on n’est pas à l’abri d’un “coup de Trafalgar bonapartiste qui viendrait de l’extrême centre plutôt que de l’extrême droite”, alerte celui qui ouvre la soirée, un militant du collectif Action antifasciste Paris-Banlieue. Il est à peine 20 heures et déjà, un premier cap est donné : pas question de “laisser l’antifascisme et les pratiques de résistance populaire se cantonner à la lutte contre l’extrême droite”. On parlera donc de l’ennemi (“le fascisme”) mais on ne loupera pas non plus un “adversaire dont il faut se méfier” : “la gauche comme médiation du capital”. Ce soir, il y aura donc la gauche “classique” ou “gauche de trahison”, par opposition à la gauche dite “de rupture”.Qui dit trahison dit traîtres. Marine Tondelier, François Ruffin, Raphaël Glucksmann, la riposte se fera sans eux. Coupables d’avoir participé, selon Frédéric Lordon, aux “tentatives de rechapage [de la sociale démocratie]”. Au tour ensuite du journal Le Monde, Libération, Radio France, France Télévisions, jusqu’à Mediapart et la revue Regards, accusés à leur tour d’avoir été enrôlés dans une “entreprise concertée d’intoxication menée à l’échelle du pays entier en vue de démolir la première formation politique d’opposition” – comprendre La France insoumise. Sans oublier, enfin, le journaliste Edwy Plenel, pas épargné lui non plus…Dans la salle, pas le moindre signe d’indignation. Il faut dire que dans la sphère décoloniale, le cofondateur de Mediapart s’est fait des ennemis dernièrement. En juin, il avait notamment dénoncé sur X “l’autoritarisme, l’égotisme et le sectarisme” de Jean-Luc Mélenchon, avant de retirer son tweet pour “ne pas ajouter de la division à la division”. En réalité, la liste est aussi longue que révélatrice du point de crispation : “le refus de l’affrontement, le parti de l’apaisement ou le gouvernement de la tendresse sont voués à finir objectivement en collaborateurs du seul apaisement que connaisse l’ordre bourgeois : l’apaisement bourgeois”.”L’évidence” de la radicalitéNe pas se méprendre : le procès de cette vaporeuse “sociale démocratie” n’est pas seulement motivé par des désaccords d’ordre stratégique. Quand L’Express interroge certains membres du public sur le cas Ruffin, pourtant l’un des premiers soutiens de la classe ouvrière que Frédéric Lordon qualifie de “fer de lance”, les réponses convergent vers un qualificatif : “réac”. Si le simple fait d’avoir taxé Jean-Luc Mélenchon de “boulet” suffit à nourrir la critique chez certains, d’autres mettent en avant sa vision “fantasmée d’un prolétariat blanc, à la Ken Loach. Bien sûr qu’il y a encore des blancs dans les bassins miniers, mais… Et puis on ne l’entend pas sur les discours LGBTphobes”, fait valoir un grand garçon au regard avenant. “‘Soc-dem’ [pour social-démocrate : NDLR], c’est devenu une insulte : aujourd’hui, quand on est à gauche, c’est une évidence d’être dans une forme de radicalité”.Faudrait-il voir ici l’emballement d’une sphère intellectuelle et militante, d’une jeunesse aussi, libre de donner dans l’outrance à la différence d’un monde politique tenu par les tractations en cours à la gauche de l’hémicycle ? “La sociale démocratie n’a plus un rôle aussi important que par le passé”, glissait quelques minutes plus tôt Thomas Portes, Insoumis fraîchement réélu en Seine-Saint-Denis et invité surprise de cette soirée (son nom ne figurait pas sur le programme). “Si vous regardez l’addition des scores du Parti socialiste et d’Europe Ecologie-Les Verts [aux élections européennes], c’est 300 000 à 400 000 voix de moins qu’aux dernières élections […] La liste de La France insoumise, c’est un million de voix supplémentaires. Si nous avons aujourd’hui une gauche de rupture, nous le devons à Jean-Luc Mélenchon”, poursuit-il sous un tonnerre d’applaudissements. Ce, juste avant d’appeler à “bloquer le pays” pour que soit appliqué le programme du Nouveau Front populaire, et de tirer sa révérence. “Je dois repartir, on est dans une période assez particulière, ça ne vous a pas échappé : il faut surveiller nos partenaires comme le lait sur le feu”. Rires dans la salle.”Déborder” la gauche de ruptureLe problème, avec cette gauche de “rupture”, c’est qu’elle pourrait bien finir par se retrouver débordée sur sa gauche à son tour. “Marine Tondelier, elle est raciste. Raphaël Glucksmann, n’oublions pas qui est sa compagne, énumère auprès de L’Express un jeune homme au look tout droit sorti des années 1990. Parmi la gauche blanche (et ça n’est pas une insulte d’être blanc, c’est une catégorie sociale, précise-t-il) La France insoumise est le seul parti à défendre les Noirs et les Arabes”. La France insoumise est sauvée, au moins pour ce soir. Mais pour combien de temps encore ? Déjà, lors des échanges, et dans le sillage d’autres avant elle, Houria Bouteldja appelait à “déborder” ladite gauche de rupture, “même si on la soutient”… Aller plus loin, mais alors jusqu’où, dans quel but ?Sur le plan des idées, d’abord, la militante décoloniale prône par exemple la sortie de la France de l’Europe. Loin de choquer notre interlocuteur précédent qui affirmait de son côté que “l’Etat [qui] obéit à Bruxelles, est complètement pollué par l’impérialisme européen”. Dans cette chasse à “l’impérialisme”, cette nouvelle gauche, par opposition à la “vieille gauche”, ne semble pas non plus réfractaire au propos de Ramy Shaath, militant d’origine palestinienne et égyptienne qui s’était fait remarquer en novembre 2023 pour avoir déclaré qu’Israël n’a “pas le droit de se défendre” avant de réfuter le caractère terroriste de l’attaque du Hamas. Des propos qui avaient été signalés à la justice par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris. “Si vous voulez des droits en Palestine, vous ne pouvez pas empêcher notre façon d’obtenir nos droits, c’est-à-dire notre résistance”, fait-il valoir ce soir-là en anglais, keffieh sur les épaules.”Il faut purger”Vient la question des actions. Il faut “aller plus loin que le programme du NFP, qui est juste un programme socialiste des années 1981 de base”, en pensant les premières “mesures révolutionnaires”, explique plein d’émotion un membre du collectif d’écologie radicale des Soulèvements de la Terre. Il donne un exemple : “désarmer la police, ça peut se faire et physiquement, et par la loi” (rires dans la salle). Physiquement ? Rendez-vous le 20 juillet à la Rochelle, date à laquelle sont conviés l’ensemble des spectateurs de la soirée pour “[prendre] la ville comme on sera amenés à le faire dans les semaines et les mois qui viennent pour décrocher Macron de son rocher et provoquer un basculement”.”Il faut partout, dès cet été, dès demain, des banquets populaires. Les mêmes banquets populaires qui ont conduit à la Révolution de 1848 [et] ont fait tomber Louis Philippe”, propose carrément Ritchy Thibault, ex-gilet jaune, co-fondateur de Peuple révolté et porte-parole de PEPS (Pour une Ecologie Populaire et Sociale). Avant d’appeler à constituer partout des “brigades d’autodéfense populaires, car les flics et les fachos agissent main dans la main”.Dans sa fougue, cet étudiant en histoire va même jusqu’à valider les fameuses purges au sein du clan Insoumis : “oui, il faut purger [l]es brebis galeuses qui passent leur temps à courir après l’extrême droite”. “Ruffin et ses petits copains […], cette vieille gauche qui n’a de gauche que le nom doit être grand remplacée par des militants qui incarnent véritablement et vaillamment le combat contre l’extrême droite”, ose-t-il. Alors que fait-on, chez les partisans de la “rupture”, après ce 7 juillet ? Des purges. La rupture attendra.



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Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2024-07-12 16:35:43

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Russie, Chine, Iran… L’OCS, cette organisation qui veut défier l’Otan

Russie, Chine, Iran... L’OCS, cette organisation qui veut défier l’Otan




Sommet contre sommet, les grandes puissances du monde se défient. D’un côté, les Occidentaux se sont réunis à Washington entre le 9 et le 11 juillet, à l’occasion du 75e anniversaire de l’Otan, fondé en 1949 au sortir de la Seconde Guerre mondiale. De l’autre, la semaine dernière, les 3 et 4 juillet, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est réunie à Astana, au Kazakhstan, pour sa réunion annuelle. L’OCS, fondée en 2001 par la Chine et la Russie, se veut une organisation de coopération en matière de sécurité et de défense.”Engagée contre l’hégémonie des Occidentaux sur la scène internationale, l’OCS incarne une vision du monde multipolaire, en témoigne la présence de l’Iran, de l’Inde et du Pakistan aux côtés de la Russie et de la Chine et de 14 États partenaires”, souligne Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et ancien ambassadeur de France en Russie, dans un entretien publié sur le site de l’Iris.Une alternative à l’Otan ?Le Bélarus, plus grand allié de Moscou, vient par ailleurs d’intégrer l’Organisation de coopération de Shanghai, en devenant ainsi le dixième pays membre. Outre l’adhésion du Bélarus, l’agenda politique a été chargé cette année pour l’OCS, devant acter d’une coopération en matière de criminalité et terrorisme à la guerre en Ukraine, et traiter du projet de réconciliation entre la Turquie et la Syrie.Néanmoins, cette coopération serait loin d‘égaler pour l’heure l’alliance transatlantique, les pays membres de l’OCS étant loin de former un bloc solide. “Il y en a un certain nombre d’entre eux qui sont en guerre, certains qui ont des relations très tendues comme la Chine et l’Inde, l’Inde et le Pakistan ou certains pays d’Asie centrale entre eux, donc on est très loin d’une organisation de défense collective comme peut l’être l’Otan, c’est difficilement comparable”, a expliqué Mathieu Droin, sur les ondes de RFI.Sa vocation a toutefois évolué depuis le début des années 2000. Des problématiques de terrorisme, de criminalité transfrontalière, ou encore de séparatisme ethnique, “l’organisation a progressivement servi de cadre de légitimation aux routes de la Soie chinoises (Belt and Road Initiative)”, pointe Jean de Gliniasty. “Le sommet d’Astana est un pas supplémentaire dans cette évolution vers une organisation multilatérale qui se saisit des grands problèmes mondiaux dans un sens antioccidental”, ajoute-t-il.Signalements stratégiquesTout comme l’Otan, l’OCS réalise des exercices militaires conjoints. Quelques jours avant le sommet de de l’alliance transatlantique, la Chine a envoyé des soldats en Biélorussie, pile à la frontière de la Pologne, elle-même membre de l’Otan. Ces exercices militaires inédits avec le principal allié de la Russie dans la région étaient destinés avant tout à adresser un message aux Occidentaux. “Comme c’est souvent le cas au moment des grands sommets, on a ce que l’on peut appeler des signalements stratégiques, a indiqué Mathieu Droin à RFI. L’idée, c’est de montrer au moment où l’Otan insiste sur le fait qu’elle renforce ses partenaires avec les voisins de la Chine, les fameux partenaires de l’Indo-Pacifique, que la Chine est en capacité de nouer des partenariats et d’être active aux frontières de l’Europe”.Loin d’être indifférents à ce rapprochement, les dirigeants de l’Otan, réunis mercredi à Washington, ont exprimé leurs “profondes préoccupations” face au rapprochement entre la Russie et la Chine. Ils ont dénoncé le soutien de Pékin à l’effort de guerre russe en Ukraine, selon un communiqué final. “Le resserrement du partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, ainsi que leurs tentatives, se conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles et à le remodeler, suscitent de profondes préoccupations”, ont-ils affirmé.



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Publish date : 2024-07-12 11:43:29

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EN DIRECT. Gabriel Attal favori pour présider le groupe Renaissance à l’Assemblée

Le Premier ministre Gabriel Attal (c) lors d'un déplacement de campagne au Mans, le 20 juin 2024 dans la Sarthe




Le nom d’un Premier ministre est toujours attendu pour former un gouvernement. Dans sa lettre aux Français publiée jeudi, Emmanuel Macron a indiqué laisser aux différents partis le soin “d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays”. Lors des discussions au sein du Nouveau Front populaire (NFP), La France insoumise (LFI) a mis au débat une liste de quatre personnalités, dont Jean-Luc Mélenchon.Les infos à retenir⇒ Gabriel Attal favori pour présider le groupe Renaissance à l’Assemblée⇒ Le RN promet de censurer tout gouvernement comprenant des ministres LFI et/ou écologistes⇒ Enquête ouverte après un appel à “éliminer” des avocats signataire d’une tribune anti-RNGabriel Attal favori pour présider le groupe Renaissance à l’AssembléeLe Premier ministre Gabriel Attal est le grand favori pour prendre samedi la tête d’un groupe Renaissance très affaibli après les élections, mais qui a réussi après une semaine de très vives tensions à maintenir pour l’essentiel sa cohésion. Les candidats ont jusqu’à vendredi midi pour se faire connaître et envoyer leur profession de foi. Une présentation des candidats aura lieu en visioconférence dans l’après-midi vendredi et un vote électronique aura lieu le lendemain entre 9 heures et midi pour désigner le ou la nouvelle présidente de groupe.Gabriel Attal, “c’est notre chef de campagne, c’est grâce à lui qu’on ne finit pas à cinquante”, loue sous couvert d’anonymat un député Renaissance auprès de l’AFP, qui ne “voit pas” comment la victoire pourrait échapper au Premier ministre et envisage même qu’il puisse faire “l’unanimité”.Gabriel Attal est “officiellement candidat” à la présidence du groupe Renaissance, a confirmé ce vendredi matin l’ex-président du groupe Sylvain Maillard.Le RN promet de censurer tout gouvernement comprenant des ministres LFI et/ou écologistesMarine Le Pen a promis jeudi soir que le Rassemblement national “censurera tout gouvernement” comprenant des ministres issus de La France insoumise ou des écologistes, dans une clarification de la position de son parti après les élections législatives. “Il y a une chose qui est sûre : le groupe RN censurera tout gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles”, a affirmé la présidente du groupe RN sur X, fustigeant le “bourbier” institutionnel consécutif au vote de dimanche.Le bourbier dans lequel nous a plongé Emmanuel Macron ne permet pas de connaître le futur Gouvernement de la France.

Mais il y a une chose qui est sûre : le groupe RN censurera tout Gouvernement où des LFI et des écologistes auraient des responsabilités ministérielles.— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 11, 2024Cette prise de position intervient alors que le secrétaire général du groupe Renaud Labaye avait jeté le doute sur les intentions du parti à la flamme en cas de mise en place d’un gouvernement du Nouveau Front populaire. Celui-ci avait en effet indiqué que le RN “ne censurera (it) pas” un potentiel gouvernement de gauche si celui-ci proposait “des mesures consensuelles”, dans une déclaration au Figaro.Enquête ouverte après un appel à “éliminer” des avocats signataire d’une tribune anti-RNLe parquet de Paris a ouvert une enquête après qu’un site d’ultradroite a appelé à “éliminer” des avocats signataires d’une tribune contre le Rassemblement national (RN) entre les deux tours des élections législatives anticipées, a appris jeudi l’AFP de sources concordantes. Selon une source proche de l’enquête, le Pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet (PNLH) a saisi vendredi l’Office anti-cybercriminalité (Ofac) de la police judiciaire de Versailles. La procédure a été ouverte pour menaces de mort envers avocats et cyberharcèlement, a confirmé le parquet.Le conseil de l’Ordre du barreau de Paris avait transmis le 4 juillet un signalement au parquet, et un collectif d’avocats, représentés par Mes Yann Le Bras et Céline Astolfe, avait déposé plainte contre le site “Réseau Libre – le réseau des patriotes”.



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Publish date : 2024-07-12 07:06:00

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Maladies chroniques : cette forte progression en France qui pèse sur l’Assurance maladie

Le diabète est un trouble d'assimilation des sucres par l'organisme qui, s'il n'est pas correctement traité, peut aboutir à la cécité ou à des amputations.




La problématique ne fait que prendre de l’ampleur d’année en année. Les maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, maladies psychiatriques, etc.) continuent leur très nette progression en France, avec un impact non négligeable sur les finances publiques.D’après un rapport de l’Assurance maladie que l’Express s’est procuré, en 2022, 24 millions de personnes consommaient ainsi des soins en lien avec au moins une maladie chronique. Soit 1 560 000 de Français de plus qu’en 2015.Certaines maladies chroniques progressent plus vite que d’autres. C’est le cas des maladies cardiovasculaires, avec plus de 160 000 patients supplémentaires traités ces deux dernières années. Mais aussi du diabète, qui a touché 320 000 personnes supplémentaires.Les maladies psychiatriques et les traitements psychotropes, avec plus de 8 500 000 Français concernés, soit plus d’un Français sur 10, se révèlent également être au cœur de ces problématiques récurrentes.Cette dynamique s’explique en partie par le vieillissement de la population française : les personnes les plus âgées sont les plus touchées par les pathologies chroniques. D’autres facteurs sont à prendre en compte comme les habitudes alimentaires des Français, ainsi que leur propension à pratiquer des activités physiques. Enfin, l’amélioration ces dernières années de la prise en compte de ces phénomènes a aussi pu nourrir ces chiffres.112 milliards d’euros de dépensesCette hausse des cas n’est pas sans conséquences sur le budget de l’Assurance maladie. Alors que son déficit devrait encore s’établir à plus de 11 milliards d’euros pour l’année 2024, l’organisme public ne devrait pas avoir d’autre choix que de chercher des économies d’ici les prochaines années.Les maladies chroniques seront forcément dans l’œil de l’Assurance maladie. Ainsi, en 2022, sur les 190,3 milliards d’euros de dépenses totales de l’Assurance maladie, 59 % étaient consacrées à leur prise en charge. Soit un total de 112 milliards d’euros.Les maladies cardiovasculaires, la santé mentale (dont les pathologies psychiatriques) et les cancers représentent à eux seuls 41 % de l’ensemble des dépenses. La prise en charge du diabète, en forte augmentation, a également dépassé les 10 milliards d’euros sur l’année 2022.Mieux prévenir plutôt que guérir ?Toujours selon ce rapport de l’Assurance maladie, des pistes de réflexion et de propositions sont avancées en vue de la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale, afin de repenser et consolider le système de santé français. Le mot d’ordre : mieux prévenir les risques et davantage dépister, plutôt que devoir guérir à des coûts bien plus élevés.Ainsi, l’Assurance maladie préconise notamment de systématiser le dépistage régulier d’autres maladies pour les patients déjà atteints d’une maladie chronique cardiovasculaire. Mais aussi de mieux prévenir, évaluer et soigner la douleur chronique, en luttant contre l’addiction aux opioïdes.Ou encore de faire progresser la participation aux trois dépistages organisés du cancer (colorectal, sein et utérus), en déployant par exemple des “mammobus” dans les déserts médicaux pour faciliter l’accès au dépistage du cancer du sein.Autre dossier : la question de la santé mentale des adolescents et des jeunes adultes, chez qui la consommation d’anxiolytiques et d’antibiotiques augmente fortement. Avec là aussi, une urgence à mieux accompagner le dépistage et le repérage des troubles mentaux chez les plus jeunes, mais aussi mieux prescrire les psychotropes.L’enjeu : éviter que ces maladies s’installent, car une fois qu’elles se développent, la prise en charge est souvent très longue pour les patients. Les chantiers sont immenses. Et il n’est pas certain que l’instabilité politique actuelle aide à s’y atteler.



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Publish date : 2024-07-11 16:15:34

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Qui à Matignon ? Ces noms qui circulent pour succéder à Gabriel Attal

Le Premier ministre Gabriel Attal sur le perron de l'Hôtel Matignon, à Paris, le 7 juillet 2024 au soir




A gauche comme ailleurs, certains commencent à s’impatienter. “Nous mettons beaucoup trop de temps pour trouver le nom du Premier ministre”, considère la députée nouvellement réélue Sandrine Rousseau sur RMC ce jeudi 11 juillet. A trop musarder sur des “répartitions boutiquées” selon sa formule, l’écologiste craint que le Nouveau Front populaire (NFP) ne perde en crédibilité. “On inquiète en n’étant pas capables de sortir un gouvernement”, va-t-elle jusqu’à admettre.Les mauvaises langues moquent les difficultés du NFP à se mettre d’accord sur un nom. Il faut dire que dans les médias, chaque parti prêche pour sa paroisse. En particulier côté socialiste et insoumis, où chacun revendique la légitimité d’envoyer un des siens à Matignon. Mais dans le clan de Jean-Luc Mélenchon, on jure que “rien ne coince”. “Nous travaillons sur l’architecture du gouvernement que nous souhaitons”, évacue Mathilde Panot, fraîchement reconduite à la tête du groupe LFI de l’Assemblée nationale ce jeudi 11 juillet au micro de Franceinfo. Reste que lorsqu’on l’interroge sur l’éventualité d’un Premier ministre socialiste, la députée insoumise grince des dents. “Il y a une tradition républicaine qui veut que ça soit la plus grande formation politique au sein de l’Assemblée […] qui puisse proposer le nom d’un Premier ministre”, répète Mathilde Panot dans les médias. Tour d’horizon des personnalités, chez LFI et ailleurs, dont le nom est régulièrement évoqué ces derniers jours pour succéder à Gabriel Attal à Matignon.Clémence Guetté : “l’élue” des insoumis ?La députée insoumise Clémence Guette lors de l’émission “L’Evenement” diffusée sur la chaîne de télévision française France 2 à Paris le 4 juillet 2024.Depuis dimanche soir, les cadres insoumis ne brandissent plus haut et fort la marque Mélenchon, mais distillent plutôt l’option Guetté. La députée du Val-de-Marne et co-présidente de l’Institut La Boétie, le think tank affilié à LFI, a le vent en poupe au sein de sa famille politique.”Et si c’était elle ?”, interroge le député LFI de Toulouse François Piquemal sur X (anciennement Twitter). Mais à la question “Et si c’était vous ?”, Clémence Guetté, 33 ans, botte en touche sourire en coin. “Pour les Français ce n’est pas le sujet. Je crois qu’ils veulent savoir que les décrets d’urgence vont être signés mais sans savoir spécialement par qui”, déclare-t-elle sur LCI. En résumé, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.Et si c’était elle ? pic.twitter.com/JSS3H438kn— François Piquemal (@FraPiquemal) July 8, 2024Boris Vallaud : “Sur l’aimable insistance de ses amis.”Le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, arrive au siège du PCF le 12 juin 2024 pour une réunion des partis de gauche sur la campagne des législatives Gouverner par décret et ordonnance les premiers temps ? La méthode proposée par Jean-Luc Mélenchon quelques minutes après les résultats dimanche a été fustigée par plusieurs de ses alliés du NFP. Au premier rang desquels Boris Vallaud. Dans L’Express, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée sous François Hollande, souligne l’absurdité de “reprocher une brutalisation du Parlement par Emmanuel Macron depuis sept ans et faire de même”. Ce même Boris Vallaud qui, un temps, a été pressenti pour ce poste qui cristallise les tensions au sein du NFP.Car dans les arcanes de la vieille maison rose, d’aucuns auraient bien vu le patron des députés socialistes enfiler le costume de Premier ministre. Au micro de Paul Larrouturou le 20 juin, le Landais cherche la formule. Lorsqu’ils étaient prêts à devenir Premier ministre, “les radicaux disaient ’sur l’aimable insistance de mes amis’… Maintenant la formule c’est, ‘Je m’en sens capable'”. Vous avez sa réponse.Mais c’était au temps où les perspectives de qualification de la coalition de gauche pour Matignon étaient faibles, sinon existantes. Lorsque aucun sondage ne donnait le NFP en tête du second tour des législatives. Maintenant que les possibilités d’accéder au pouvoir sont réelles, on regarde du côté de l’Histoire. Et l’Histoire, c’est Jacques Chirac président du RPR nommé à Matignon par François Mitterrand en 1986. Ou encore Lionel Jospin, premier secrétaire du PS, débarqué rue de Varenne après avoir remporté les législatives de 1997.Olivier Faure : le candidat “naturel”Le Premier secrétaire du PS, élu député du Nouveau Front populaire, Olivier Faure, arrive à l’Assemblée nationale pour la journée d’accueil, le 1er juillet 2024 à ParisAinsi, tous les regards se tournent vers le successeur du chantre de la “gauche plurielle” : Olivier Faure. Boris Vallaud lui-même souligne dans les colonnes de L’Express qu’étant “premier secrétaire”, le député de Seine-et-Marne “a toute la légitimité pour être le premier ministre”.La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, confirme : Olivier Faure est bien le candidat “logique” de sa famille politique. De concert avec le secrétaire général du PS qui considère le député de Seine-et-Marne comme étant le “seul profil” à même de “rassurer”, et ainsi, “être Premier ministre”. Titre que l’intéressé se dit “prêt à assumer”.Marine Tondelier : une veste verte à Matignon ?La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier, le 7 juillet 2024 à Paris A condition toutefois, qu’il réponde au portrait-robot dressé au lendemain du second tour par Marine Tondelier. Exigence numéro 1 : l’alignement sur le programme du Nouveau Front populaire. Exigence numéro 2 : la capacité d’apaisement du pays. Exigence numéro 3 : le “consensus” au sein du NFP. Enfin, exigence numéro 4 : “de la compétence et de l’expérience”.Un florilège de prérequis que la patronne des Ecologistes, qui n’était pas candidate aux législatives, avait égrainé pendant la campagne, et que réunissent de nombreuses personnalités de la coalition de gauche, jure-t-elle. Dans la liesse, la conseillère municipale d’Hénin-Beaumont, fief du RN, aura-t-elle peut-être vu défiler sur les réseaux des photos de la place de la République le soir du second tour des législatives, où des pancartes affichaient “Marine Tondelier Première ministre”.Clémentine Autain : le nouvel électron libreClémentine Autain, élue députée Nouveau Front populaire, arrive à l’Assemblée nationale pour la journée d’accueil, le 1er juillet 2024 à ParisPeut-elle ainsi s’imaginer arpenter les couloirs de Matignon griffé de son iconique veste verte ? Selon Clémentine Autain, oui. Marine Tondelier “fait partie des candidatures” envisagées, opine du chef Clémentine Autain sur BFM TV lundi.La députée de Sevran qui compte parmi les cinq répudiés de La France insoumise ne verrait cela dit pas d’inconvénients non plus à succéder à Gabriel Attal. Son nom “circule”, confirme-t-elle, et a l’avantage d’être désormais détaché de l’étiquette LFI, beaucoup moins bankable qu’en 2022.Xavier Bertrand : un désir cachéLe président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, en 2023.Tandis que le Rassemblement national avait son candidat pour Matignon avant même que la dissolution ne soit actée, Les Républicains phosphorent sur les premiers-ministrables à droite. Dans certains courants de ce parti encore sonné par l’accord faustien signé entre Eric Ciotti et le RN, on s’imagine encore barycentre d’une alliance avec Renaissance et ses satellites, Horizons et MoDem. Seule configuration, selon eux, qui éviterait à la Macronie de devoir céder les clefs du pouvoir à la gauche.Ainsi Olivier Marleix, l’ancien patron des députés LR qui a cédé sa place à Laurent Wauquiez, appelle-t-il Emmanuel Macron à piocher dans les rangs des Républicains. Même son de cloche du côté du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui contrairement au président du Sénat Gérard Larcher, n’a pas balayé l’éventualité d’accepter le job.François Bayrou : l’écuyer fidèleLe président du MoDem Francois Bayrou, lors du congrès du parti, le 24 mars 2024 à BloisUne porte que laisse également ouverte le patron du MoDem : “Je suis là pour aider de toutes les manières possibles, je n’exclus aucune manière d’aider à ce type de rassemblement”, élude mine de rien François Bayrou à l’antenne de TF1 ce jeudi matin.Le premier magistrat de Pau est de ceux qui rêvent d’une alliance sans le RN et sans LFI, composée des seules forces “démocrates et républicaines”. Ces familles politiques qui devraient, égraine-t-il, “se parler, se connaître, s’accepter et un jour prochain gouverner ensemble”. Mais ce jeudi matin, François Bayrou mettait en garde : “Il ne faudrait pas que ça traîne trop”. Impatient, comme l’écologiste Sandrine Rousseau de donner au pays un nouveau gouvernement. De là à y voir le signe d’une éventuelle alliance…



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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-07-11 17:02:42

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